L’Institut national de formation en arts du spectacle et en arts plastiques (INAFAC) est une école de formation. Dans cette forge de talents, en plus de polir les talents, il est délivré des diplômes à faire valoir dans les différents métiers de l’art.
Dans le domaine de l’art en général et de la musique en particulier, le talent naturel semble la disputer à la formation reçue. Mais pour le chef de section Arts de la scène (musique, théâtre, danse) de l’Institut national de formation en arts du spectacle et en arts plastiques (INAFAC), Jules Yaméogo, le don ne suffit pas. Il faut se faire former. « (…) dès que tu as le don, il faut que tu ailles vers des structures ou des gens. Tu vas à son école parce que tu veux apprendre plus. C’est un peu le système », fait-il savoir. C’est ce que l’artiste musicienne Fleur dit avoir fait, lorsqu’en 2011, elle s’est inscrite à l’INAFAC.
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« J’y ai étudié un an. J’ai appris certaines choses là-bas, je dirais le b.a.-ba. ». L’auteure de « Posément » et d’une bonne dizaine de singles dit avoir appris « (…) quelques accords de guitare, de piano, quelques cours en solfège et exercices vocaux, quelques cours de batterie et de théorie », avant de lancer sa carrière.
Le journaliste culturel et promoteur du prix de récompense des acteurs culturels 12PCA, Hervé Honla, insiste qu’« un artiste doit se former pour développer ses compétences techniques et sa maîtrise artistique. Il doit s’adapter, s’il est musicien, aux évolutions de l’industrie musicale et comprendre les aspects de gestion de carrière et rester toujours présent sur le marché du disque. Cela pour qu’il conserve une carrière stable dans la durée et de façon épanouie ».
Bil Aka Kora, Christian Boglo, Fleur… des produits de l’INAFAC
A en croire Jules Yaméogo, les artistes Bil Aka Kora, Christian Boglo, Fleur, Petit Jeannot, Jean Yves Bayala (connu à Faso Académie) et plus de 500 autres artistes se sont formés à l’INAFAC. Il confie que pour 50 000 F CFA comme frais par an, il est possible de se former dans divers domaines. Le chef de service arts de la scène cite la musique (moderne et traditionnelle) et les arts classiques comme le dessin, la peinture… il détaille par exemple que pour la musique, il y a des cours disponibles pour le solfège, la dictée musicale, l’harmonie, le chant, la voix… « Mais tu peux faire le piano, la guitare, la batterie, le saxophone, la trompette, trombone, le violoncelle », ajoute-t-il.

Aussi, Jules explique que l’INAFAC, structure en pleine mutation pour devenir un conservatoire, délivre des Certificats de Qualification Professionnelle (CQP) et des Brevets de Qualification Professionnelle (BQP). « On a rejoint la certification nationale qui donne des diplômes liés aux métiers. Quand tu es musicien-guitariste, par exemple, tu dois avoir un papier qui montre que tu as appris ça », affirme le formateur.
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Cela a fait dire à Hervé Honla, qui se dit amoureux de la musique live, que la place de l’INAFAC dans le landerneau culturel burkinabè est « d’une importance extrêmement capitale. C’est un incubateur nécessaire et obligatoire pour tout créateur. Car à tout moment dans la planification et l’évolution de sa carrière, l’artiste peut se recycler ».
L’Institut national de formation artistique et culturelle (INAFAC) est une direction technique de la direction générale de la Formation et de la Recherche, placée sous la tutelle du ministère en charge de la Culture, des Arts et du Tourisme. Il est une institution de formation chargée d’assurer la formation initiale, continue et ponctuelle dans le domaine de la musique, des arts plastiques. L’INAFAC est constitué de trois sections que sont la musique, la danse et l’art plastique.
Boureima Dembélé