G5 Sahel à Pau : des jeunes entre pragmatisme et déception
Des jeunes se disent toujours inquiets de la présence française dans leur pays.

G5 Sahel à Pau : des jeunes entre pragmatisme et déception

L’intervention militaire française dans le cadre de la lutte contre le terrorisme dans les pays du G5 Sahel sera maintenue. Une décision commune issue des conclusions du sommet de Pau qui a réuni les chefs d’Etat des pays concernés et Emmanuel Macron. Si pour certains jeunes burkinabè cette décision est réaliste, d’autres par contre, se disent inquiets de ce nouveau départ qui renforcera la dépendance des pays africains vis-vis de la France.
 
 
Le sommet de Pau a été suivi de près par de jeunes burkinabè et ceux des autres pays du Sahel. Au sortir de la rencontre des chefs d’état, le président français Emmanuel Macron a annoncé l’envoi de 220 militaires français supplémentaires au Sahel pour combattre les groupes islamistes. Il est aussi, prévu, entre autres, le renforcement des capacités opérationnelles des armées nationales afin qu’elles s’adaptent au combat asymétriques.  Pour Ousséni Ouédraogo, psychologue, ‘’ Il fallait que ces Présidents s’assument’’, car dit-il, ‘’ aucun de ces pays ne peut tenir sans la France. Il fallait le dire haut et fort, l’écrire noir sur blanc. Comme cela, les dirigeants expliqueront les réalités aux personnes qui s’agitent. Les gens doivent être réalistes. Notre indépendance, ce n’est pas pour maintenant’’. Aziz Sawadogo, professeur en d’Anglais est du même avis. Selon cet enseignant, les présidents n’avaient pas le choix. ‘’ Nos pays n’ont pas de plan B dans cette lutte contre l’insécurité grandissante et sans la France, il leur sera compliquer de vaincre le terrorisme.
Et cela reste un avantage géopolitique pour la France qui va mieux asseoir son pouvoir’’.
 
                                                                                                                                         ‘’ Prendre notre destin en main’’
 
‘’ J’ai la rage par rapport à cette conclusion du sommet de Pau’’, s’indigne  Mamadou Koussé, entrepreneur. Le jeune homme, visiblement remonté, se demande comment les chefs d’Etat peuvent être aussi naïfs au point de croire à une collaboration sincère de cette « France esclavagiste » qui a tant endeuillé l’Afrique par le financement des rébellions et l’assassinat des leaders politiques. Nadine Compaoré, communicatrice, s’attendait dit elle, à mieux que cette décision. ‘’ Je m’attendais à des conclusions plus poignantes avec des clauses très claires’’. A l’entendre rien de concrèt n’est sortie de ce sommet. ‘’ On nous a juste redit ce qu’on a l’habitude d’entendre. Je pensais plutôt à voir une demande de logistique et d’assistance dans le renseignement avec moins de présence de soldats français sur le terrain. Honnêtement, il est temps de quitter dans la peau du peuple colonisé et prendre notre destin en main’’, affirme la jeune dame.
 
En attendant, le vin est tiré à Pau et les six (6 ) chefs d’Etat devrons le boire jusqu’à la lie. Pour de nombreux spécialistes ce sommet est décisif pour la suite de la lutte contre le terrorisme dans le Sahel africain.