Burkina : faible engouement pour l’enrôlement de la diaspora
'' Il ne pourrait pas avoir de prolongation du processus d'enrolement sauf décision de l'Assemblée nationale'' Newton Ahmed Barry

Burkina : faible engouement pour l’enrôlement de la diaspora

Les Burkinabè de la diaspora manifestent peu d’engouement autour de l’enrôlement pour les élections présidentielle et législatives de novembre 2020. Sur un potentiel de 2 millions d’électeurs la Commission électorale nationale indépendante ( CENI) a enregistré 14 485 inscrits à 5 jours de la fin de l’opération. 
 
Newton Ahmed Barry, le président de la Commission électorale nationale indépendante se dit surpris du faible engouement autour de l’opération d’enrôlement des Burkinabé de l’extérieur lancée le 4 janvier dernier. ‘’  On ne peut pas dire que ce faible engouement est un échec. Je suis surpris de ce peu d’intérêt des Burkinabè au regard des débats passionnés qui ont eu lieu autour du vote des Burkinabè de l’extérieur’’ a déclaré M. Barry au cours d’une conférence de presse mardi 21 janvier à Ouagadougou.
 
Les statistiques montrent 1 ou 2 inscrits par jours alors que les kits n’ont aucune difficulté et peuvent enrôler 100 personnes par jours selon le président de la CENI.  ‘’ En Côte d’Ivoire par exemple, sur un potentiel d’1 million d’électeurs,  moins de 2 500 se sont inscrits sur le fichier’’, déplore Newton Barry.

La principale difficulté enregistrée par l’institution en charge de l’organisation des élections a porté sur le déploiement du matériel en Allemagne, au Canada et à New-York aux Etats-Unis. ‘’ L’opération a démarré une semaine en retard dans ces pays’’, selon le président de la CENI. L’Arabie Saoudite est, selon Newton Barry, le seul pays où les opérations d’enrôlement n’ont pas débuté, faute de kits.
 
                                                                                                                           Communication

Cette faible mobilisation des Burkinabè pour l’enrôlement pourrait s’expliquer par l’absence de communication, relève Drissa Compaoré, Burkinabè résident à New-York. ‘’ Je trouve qu’il n’y a pas eu beaucoup de communication autour du processus. Des compatriotes déplorent aussi le maintien des deux endroits de vote (l’ambassade et le consulat) car ils sont nombreux à résider dans d’autres Etats très éloignés de New York et Washington’’, dit-il.

Mahamadi Sawadogo, Burkinabè vivant au Canada, d’ajouter : « Dans un pays- continent comme le Canada, celui qui vit à Vancouver doit dépenser presque l’équivalent du billet d’avion Montréal-Paris pour aller s’enrôler à Ottawa, et en plus de cela il faudra disposer du temps pour faire le voyage aller-retour et ne pas manquer son travail. Même ceux qui sont à 200 km trouvent cela loin pour aller s’enrôler, n’en parlons pas de ceux qui sont à 4300 km ».

Newton Barry rejette l’explication portant sur le manque de communication car selon lui, le processus autour du vote des Burkinabè de l’extérieur a débuté depuis deux ans. Pour lui, il revient plutôt aux acteurs politiques et de la société civile de s’impliquer. L’opération d’enrôlement au niveau national démarrera le 3 février, indique le président de la CENI. 
Selon l’Institut nationale de la démographie et des statistiques le Burkina (INSD) pourrait enregistrer près de 10 millions d’électeurs en 2020.