Terrorisme : ‘’Si le Mali négocie avec les djihadistes, le Burkina aussi devrait le faire’’
La situation sécuritaire du Sahel inquiète

Terrorisme : ‘’Si le Mali négocie avec les djihadistes, le Burkina aussi devrait le faire’’

Tout comme le Mali, le Burkina fait face aux attaques terroristes. Pour venir à bout du phénomène, le président malien Ibrahim Boubacar Keita (IBK) a annoncé, lundi dernier un dialogue avec les chefs djihadistes. Des jeunes burkinabè sont partagés sur une telle initiative pour leur pays.
 
La main tendue du président malien aux chefs djihadistes ne laisse pas indiffèrent au Burkina.
Ibrahim Boubacar Keita a annoncé lundi dernier un dialogue avec  les djihadistes au regard de la situation sécuritaire très préoccupante dans le Sahel et surtout dans son pays. L’annonce a suscité beaucoup de réactions au Mali mais aussi au Burkina Faso.
Au Burkina, les jeunes sont partagés sur cette proposition du président malien. En effet, si certains émettent des réserves, d’autres estiment qu’il est temps d’aller à la négociation. ‘’ Quand il y a un conflit, qu’il soit armé ou pas, il faut toujours penser au dialogue’’, explique Issouf Sondé, traducteur de profession. Mais négocier avec qui, se demande-t-il. ‘’ IBK va négocier avec qui, quand on sait qu’on a toujours qualifié les terroristes d’individus non identifiés. Iyad Ag Ghali et Koufa sont des noms connus dans les médias, mais qui peut nous dire, qui, ils sont réellement ? ’’, questionne Issouf Sondé. Rétablir la paix et la quiétude quels que soient les moyens, c’est le souhait de Fati Démé, juriste. La jeune dame doute toutefois de la bonne foi des terroristes. ‘’ Est-ce que les terroristes vont respecter les conclusions qui sortiront de cette négociation ?’’, dit-elle. Et si négociation il y a, Fati Démé propose qu’elle se fasse dans la discrétion pour éviter d’alimenter le débat, ce qui pourrait créer des tensions au sein des populations.
 
Si IBK négocie, le Burkina et le Niger devraient le faire

Faiçal Ouédraogo, informaticien a un avis partagé sur cette annonce. ‘’ Si IBK négocie et cède une partie de son territoire, alors, le Mali sera en paix et toutes les forces seront braquées sur le Burkina et le Niger, ce qui signifie que nous serons dans un cycle de négociation et nos pays vont céder leurs territoires et à la fin, un nouvel Etat fera surface’’, craint le jeune homme.

’’La solution militaire à elle seule ne peut arriver à bout du mal, surtout lorsqu’on est mal équipé et pas préparé à faire face à une bande d’endoctrinés armés’’, affirme Harouna Drabo, blogueur. ‘’ Que faut-il donc faire ? ‘’, se demande M. Drabo. Sa réponse est sans équivoque: ‘’ il faut aller à la table de négociation. Ici la négociation c’est de s’écouter pour trouver des compromis. Il faut se parler. Le dialogue de sourds ne résout rien. C’est de la diplomatie préventive. On devait même passer par là d’abord avant de bander les muscles’’, commente Drabo.

Kalsio Sinaré, un Burkinabè résident en Allemagne, ne sait même pas pourquoi il a fallu attendre tout ce temps pour aller à cette proposition. ‘’ Même les USA sont en train de négocier avec les talibans en Afghanistan. Il y a trop de morts. On ne peut pas continuer à tuer les gens comme des poulets. Le Burkina compte aujourd’hui plus de 1000 morts’’, lance, dépité Sinaré Kalsio.