Burkina : des péagistes en lutte en rang dispersé
Des péagistes assurent le service malgré un mot d'ordre de grève

Burkina : des péagistes en lutte en rang dispersé

Des agents de péage du Burkina ont lancé un mot d’ordre de grève de quatre jours sur toute l’étendue du territoire. Mais le mot d’ordre de grève semble peu suivi.

Au poste de péage situé sur la route nationale numéro 1 à la sortie Ouest de Ouagadougou, l’ambiance est habituelle. Les vendeurs, d’eaux, de pains gâteaux etc. s’approchent des véhicules pour proposer leurs marchandises. Au niveau du péage, les conducteurs ralentissent, stationnent, prennent des tickets et poursuivent leur route.

A l’intérieur des guérites, des agents installés assurent le service malgré la grève de 96 heures annoncées et qui a débuté ce lundi 24 février 2020. « J’ai appris par les réseaux sociaux qu’il y a un mouvement de grève, je constate  que ce n’est pas respecté », indique surpris Alfred Bila en partance pour Koudougou.

« Il y a deux syndicats. C’est le comité CGTB (ndlr. Confédération générale du travail du Burkina) qui est en grève. Nous sommes militants du SYNATRA-BF (ndlr. Syndicat national autonome des travailleurs des péages du Burkina Faso) et le mot d’ordre de grève ne nous concerne pas», explique Omar Ouédraogo. Il justifie, par ces propos, la présence de certains collègues à leurs postes bien que partageant certains points de la plateforme du syndicat en grève.

« Depuis 2018, je ne fais que payer mon propre matériel, stylo, encre agrafe etc., pour travailler alors que je m’investis pour  l’amélioration des recettes», se plaint Omar Ouédraogo. Toutefois, il nous apprend que le syndicat dont il est membre a prévu d’aller en grève à partir du jeudi 27 février 2020.

En grève, les membres du Comité CGTB ont installé leur piquet de grève au niveau de la Bourse du travail de Ouagadougou. Les revendications du comité CGTB concernent l’adoption de statues particulier du Fond spéciale routier du Burkina, la définition d’un plan de carrière, l’octroi d’indemnité, des primes de motivation, le paiement des heures supplémentaires, la dotation des postes de péages en matériel de travail adéquat. « Mais jusqu’à présent, le gouvernement ne dit rien », déplore Fidèle Ilboudo, chargé des revendications à la CGTB pour le Fonds spécial routier du Burkina (FSR-B).

Si la SYNATRA-BF dit ne pas partager la méthode de lutte de la CGTB-FSR-B, ce dernier accuse le gouvernement de les manipuler. Toutefois, tous espèrent que les négociations en cours vont permettre de trouver un consensus pour l’amélioration de leur condition de travail.