De nouvelles manifestations de soutien au capitaine Ibrahim Traoré, le chef de l’Etat, chargé de la gestion des affaires courantes au Burkina Faso. Ces manifestants, des centaines, sont campés devant la salle de conférence où se sont ouvertes des assisses nationales pour tracer les grandes lignes de la prochaine transition.
En face de la salle de conférence au quartier Ouaga 2000, un jeune homme tient un microphone devant des centaines de manifestants. Il lance des propos élogieux envers le capitaine Ibrahim Traoré et entonnent parfois des chants à la gloire de l’actuel chef de l’Etat, chargé de la gestion des affaires courantes, il harangue la foule. Celle-ci reprend en cœur certaines de ses chansons, parfois improvisées. Une enceinte acoustique permet sa voix sur haut parleur.
Autour de lui, manifestants tiennent des drapeaux russes, burkinabè et parfois maliens. D’autres portent des badges avec des images de Ibrahim Traoré. Certains manifestants portent des t-shirts à l’effigie de Ibrahim Traoré, signe de leur soutien. Des pancartes portent des écrits de soutiens au capitaine mais parfois hostile à la France. Des dozos et des groupes d’autodéfenses koglweogos sont reconnaissables à leur tenue traditionnelle ou kaki. Des barrières les séparent de la salle de conférence où se tiennent les assises nationales. En face, des gendarmes veillent.
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A l’arrière, sur le terrain de football qui sert de parking, plusieurs véhicules et motos sont garés. Des coups de klaxons, de vuvuzelas et de sifflets. Un business de vente de t-shirts frappés du portrait de Ibrahim Traoré, de drapeaux russes, de vuvuzelas est mis en place en place. Le t-shirt se négocie entre 2000 et 2500 francs CFA et les vuvuzelas à 1000 francs CFA.
Des jeunes autour d’un cercle formé par d’autres manifestants réalisent des acrobaties à l’aide de leurs motos, soulevant la poussière. Leur démarche est claire. Maintenir le capitaine Ibrahim Traoré, président du mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) comme président de la Transition. « Nous sommes là pour manifester notre soutien. C’est lui qu’on doit choisir car il est notre porte-flambeau », explique Karim, l’un des manifestants. Christine dit être également venue pour défendre la cause de Ibrahim Traoré : « On est là parce que c’est Ibrahim Traoré où rien. On ne veut pas de politiciens ici ». En plus, ils disent souhaiter une coopération avec la Russie.
L’appel au calme et à la retenue
Des manifestants ont voulu s’en prendre à l’ancien chef de file de l’opposition politique Eddy Komboigo, réfugié dans un restaurant non loin de la salle de conférence. Le président du comité d’organisation des assises nationales Colonel-Major Célestin Simporé dans un message a appelé « les populations au calme et à la retenue, et à faire confiance à cette instance qui est avant tout la leur ». Ibrahim Traoré s’est fait représenté à l’ouverture de ces assisses nationales dont la fin est prévue pour le samedi 15 octobre 2022, date marquant la commémoration le 35e anniversaire de l’assassinat du capitaine Thomas Sankara.
Le capitaine Ibrahim Traoré est arrivé à la tête de l’Etat suite à un coup d’Etat orchestré contre le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba le 30 septembre 2022. Lui également au pouvoir le 24 janvier 2022 suite à un coup d’Etat contre le président élu Roch Marc Christian Kaboré.
En marge de l’ouverture de ces assisses nationales, le grand marché de Ouagadougou Rood Woko n’as pas ouvert pendant cette journée. Depuis 2015, le Burkina Faso vit une crise sécuritaire marquée par plusieurs attaques par des groupes armés.
Boukari OUEDRAOGO