Covid-19 au Burkina : « On ne doit pas arrêter de vivre » (Armand Béouindé)
Selon le maire, la pression sociale a obligé les autorités communales à rouvrir le marché Rood Woko

Covid-19 au Burkina : « On ne doit pas arrêter de vivre » (Armand Béouindé)

L’allègement des mesures restrictives dans le cadre de la lutte contre le Covid-19 comme la réouverture du grand marché, Rood Woko de Ouagadougou suscite des inquiétudes chez certains jeunes. Pour le maire de la ville de Ouagadougou Armand Béouindé, ces mesures visent à éviter que les populations soient en situation de précarité.

« Il y a une pression sociale. Si vous privez à peu près plus de 5000 personnes par marché de leurs revenus alors qu’ils ont des familles qu’ils prennent en charge, pour des gens qui vivent au jour le jour, si vous n’avez pas une solution pour eux, ils vont manifester leur mécontentement », admet le maire de la ville de Ouagadougou Armand Béouindé pendant, l’émission Ya’ Débat du Studio Yafa. Il justifie ainsi la réouverture du marché Rood Wooko et l’allègement de l’heure du couvre-feu instauré désormais entre 21h et 5 heures du matin.

« La pandémie s’est inscrite pour durer. Aujourd’hui, il faut que nous apprenions à vivre avec. Face à cette pandémie, l’humanité ne va pas cesser d’exister », affirme convaincu Armand Béouindé. Rappelant que les regroupements favorisent la propagation de la Covid-19, Dah Hien, représentant la société civile émet des doutes sur ces mesures d’allègement : « Une rotation de 5000 personnes, dans un marché de 3000 places ? Cela donne matière à réfléchir. (…) L’allègement est normale mais il doit s’accompagner d’une éducation citoyenne forte et du dépistage de masse ».

Abdoulaye Maïga membre de l’association Brigade médecine déplore l’incivisme des populations qui ne respectent pas souvent les mesures barrières. Selon son constat, certains ne portent pas le masque une fois à l’intérieur du marché Rood Woko. « Notre seule arme avérée contre la Covid-19, c’est la prévention. Pour arriver à la prévention, c’est la discipline individuelle et le civisme collectif », prévient Abdoulaye Maïga. Il souhaite le renforcement de la sensibilisation des populations à adhérer aux mesures prises par le gouvernement.
Face à l’allègement de ces mesures, l’obligation du port du masque décidée par le gouvernement burkinabè à partir du 27 avril 2020 apparaît pour les participants à l’émission Ya’Débat comme un moyen idéal de réduire la propagation du virus.

L’émission Ya’Débat est diffusée à partir du samedi 25 avril 2020 à partir de 10heures sur l’ensemble des radios partenaires du Studio Yafa.

 

Réécouter ici l’intégralité du débat en audio: https://bit.ly/2VBUxDu