Burkina : des élèves redoutent une année blanche
Les élèves continuent de reviser leur leçon dans l'espoir d'une reprise des cours

Burkina : des élèves redoutent une année blanche

Depuis près de deux mois, les élèves n’ont plus retrouvé les salles de classe. En classe d’examen, ils tentent de maintenir leur niveau en constituant des groupes de travail ou en faisant appel à un encadreur. Mais, ils disent travailler entre l’espoir d’une reprise rapide et la peur d’une année blanche.

Au collège Azumut de la Patte d’oie (Ouagadougou), un groupe de cinq élèves de terminale traitent des exercices d’oscillation mécanique, une matière de physique chimie. En classe d’examen et malgré la suspension des cours, ils continuent de réviser les leçons pour ne pas, disent-ils, être en retard.

Pour cela, ils ont constitué des groupes d’étude pour s’entraider. Mais, ils se disent inquiets. Daniatou Sawadogo, 19 ans témoigne: « Il y a une certaine peur qui s’installe. On se demande quand est ce qu’on pourra passer l’examen s’il y aura une année blanche ou pas. On n’est plus motivé à bosser comme avant ».

Djénèba Tamboura, 18 ans, dit avoir fui les attaques terroristes dans la province du Soum pour Ouagadougou afin de passer une année scolaire tranquille. Mais, elle se sent à nouveau piégée par l’épidémie de la Covid-19. « Ce n’est pas facile avec le stress parce que tout le temps, on reporte la date de la rentrée. On a du mal à être inspirée pour bosser comme avant. On a peur d’une année blanche », s’inquiète la jeune fille qui dit garder quand même espoir.

Des parents d’élèves ont fait appel à des enseignants pour encadrer leurs enfants à domicile. Mariam, 15 ans, élève en classe de troisième suit des cours de mathématiques et de physique chimie à domicile avec un professeur particulier. « Nous travaillons tous les mardis et les jeudis. C’est pour garder leur niveau à la rentrée », explique cet élève.

Selon des enseignants, cette suspension à un impact négatif sur l’apprentissage des élèves. Ils ont besoin de suivi selon Enonce Sandwidi, professeur certifié de génie civile au Lycée technique Aboubacar Sangoulé  Lamizina de Ouagadougou. « Quand vous discutez avec les apprenants, ils ne sont pas sûrs qu’il y aura des examens. Et psychologiquement, il faut les remonter (…) C’est ce que nous faisons avec certains élèves», raconte Enonce Sandwidi. Il appelle les élèves à suivre les cours à distance (radio, télévision) qui peuvent les aider à s’améliorer.