Burkina : reprise des cours à l’épreuve des mesures barrières
A l'école Paspanga C, l'administration s'assure du respect des mesures d'hygiène avant d'entrer en classe

Burkina : reprise des cours à l’épreuve des mesures barrières

Les élèves en classes d’examen ont repris le chemin de l’école ce lundi 1er juin 2020 après deux mois et demi d’arrêt des cours suite à l’épidémie de la Covid-19 au Burkina. Principal enjeu de cette reprise : achever le programme dans le respect des mesures barrières. Mais, certains établissements scolaires de Ouaga ne disposent pas de lave-mains ou ne respectent la mesure de distanciation physique.

Lundi 1er juin 2020. 6h50 au Lycée Nelson Mandela de Ouagadougou. Par groupes ou parfois seuls les élèves font leur entrée au sein de l’établissement, garent leurs motos ou leurs vélos avant de rejoindre les salles. Devant certaines classes, des dispositifs de lave-mains sont installés. Des masques de couleur blanche estampillés MENAPL (ndlr. Ministère de l’éducation nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales) sont distribués aux élèves. Les enseignants, suivis de leurs élèves font des va-et-vient entre différentes salles de classe pour procéder à une nouvelle répartition. Avec six classes de troisième et quatre classes de terminale, la mise en place prend du temps dans l’un des plus grands établissements de Ouagadougou.

« Comme c’est la première fois. Il y a un dispositif que nous sommes en train de mettre en place. C’est normal qu’il y ait un temps de flottement. Après la journée d’aujourd’hui, tout va rentrer dans l’ordre », assure le proviseur Victorien Bonou.

7h 30. A environs 300 mètres du Lycée Nelson Mandela, au Lycée Paspanga, le proviseur Bali Bazié rappelle les mesures barrières aux élèves de la classe de terminale scientifique. Après cela, il cède sa place au professeur de mathématiques. Si des lave-mains sont installés, la mesure de distance physique n’est pas respectée. « Sinon, c’est vrai qu’on nous a distribué des cache-nez mais dans la salle nous sommes assis à trois sur un table-banc. Ce ne sera pas facile. Ils disent qu’ils vont nous repartir après dans les autres salles de classe», confirme Yann Zongo, élève en terminale.

Des seaux et des bouilloires à la place de lave-mains

7h45. Non loin de là, A l’école primaire Paspanga C, les cris des enfants résonnent dans la cour de l’école. La directrice Apolline Dondassé, accompagnée de certains enseignants, essai de mettre de l’ordre. En l’absence de dispositif classique de lave-mains, l’administration assure avec les moyens de bord. Des sceaux d’eau et de bouilloires sont installés. « Lavez-vous bien les mains. On dirait que vous n’avez pas regardé la télé », se plaint avec humour la directrice. Après le lavage des mains, le partage de cache-nez, la quarantaine d’élèves est repartie en deux salles pour respecter les mesures de distanciation physique.

Le 14 mars 2020 le gouvernement avait décidé de la fermeture de tous les établissements scolaires pour limiter la propagation du coronavirus au Burkina Faso. Prévue pour reprendre le 1er avril, la rentrée scolaire a été reportée à deux reprises. Seuls les élèves en classe d’examen ont repris les cours ce premier juin. Pour les élèves des classes de CP1 CE1 et CM1, l’année scolaire est terminée et tous sont admis en classe supérieure sans aucune condition selon le ministère en charge de l’éducation nationale. Les autres passent avec la meilleure moyenne de passage des deux trimestres réalisés. Le défi désormais pour les enseignants est d’achever le programme scolaire et préparer les élèves aux différents examens.