Burkina : « Des individus usurpent le titre de coach pour se faire de l’argent »
Les invités de l'émission estiment qu'il faut organiser le secteur du coaching

Burkina : « Des individus usurpent le titre de coach pour se faire de l’argent »

Le coaching ou développement personnel attire de nombreux jeunes au Burkina Faso. Ses détracteurs y voient tout simplement de l’escroquerie. Des invités de l’émission Ya’Débat, appellent à la vigilance.

La perte des valeurs africaines explique la prolifération des activités de coaching selon Serge Bayala dit Imothep, secrétaire général du cadre « 2 heures pour Kamita ». « Cela ne correspond pas à nos sociétés, affirme Serge Bayala qui poursuit avec indignation, il y a des gens qui utilisent les faiblesses induites par la déstructuration de la société pour se faire le lit de fortunes ou s’inventer des capacités qu’ils n’ont pas. Le coach, quand il veut résoudre son problème d’argent, il organise une formation derrière laquelle il dit qu’après, vous aurez une vie transformée ». Serge Bayala explique l’expansion du phénomène par le chômage des jeunes.

Pour sa part, Omar Konaté économiste et coach reconnaît l’existence de brebis galeuses dans le milieu. « Il y a des gens qui usurpent le titre de coach pour gagner de l’argent et escroquer. Si vous remplissez une salle de cinéma et vous faites payer à des gens 15.000, 20.000 francs CFA pour leur donner des conseils… (…) ce n’est pas en une heure, en racontant des choses à des gens que tu ne connais pas que tu vas changer leur vie. (…) Ces gens sont des escrocs », regrette-t-il. Toutefois, il estime que le coaching est nécessaire dans la mesure où il permet d’écouter, orienter, motiver ceux qui ressentent le besoin de « progresser ».

La prolifération des coachs en développement personnel répond à un besoin et à une évolution de la société selon la psychologue Noëlie Kouraogo. « Avoir recours à un coach, c’est rechercher des voies de contournement pour surpasser et surmonter les obstacles qui se présentent ». Selon elle, le recours à un coach n’est forcément pas un signe d’instabilité : « L’augmentation de la performance peut être un motif pour voir un coach, pour demander de l’aide ». Noëlie Kouraogo estime que le coaching fait partie des disciplines émergentes. Les participants à l’émission appellent à assainir le milieu pour lui donner plus de crédibilité.

L’émission Ya’Débat est diffusée tous les samedis à partir de 10 heures sur l’ensemble de nos radios partenaires.