Crises dans les fédérations : « Certains dirigeants viennent profiter du sport »
Les invités de Ya'Débat

Crises dans les fédérations : « Certains dirigeants viennent profiter du sport »

Au Burkina Faso, le renouvellement au sein des fédérations est accompagné de crises qui impactent sur le fonctionnement de ces associations sportives après les élections. Les invités de l’émission Ya’Débat de ce 17 juillet 2020, estiment que les intérêts égoïstes guident des acteurs et non la volonté de développer le sport.

Depuis quelques mois, le processus de renouvellement des 33 fédérations sportives est engagé. Mais pour plusieurs d’entre elles, le processus est plombé par des crises. « C’est normal qu’il y ait des crises. C’est le contraire qui nous aurait étonnés. Les problèmes sont liés à la nature de l’être humain », estime Bassédjona Gnanou, directeur de la formation et de la règlementation au ministère des sports et des loisirs.  Jean Modeste Ouédraogo, journaliste sportif à la télévision nationale ne partage pas cet avis. « Pour moi ce n’est pas normal », soutient-il. Selon lui, les fédérations fonctionnent sur le principe du bénévolat.

S’il y a autant de candidats et de débauche d’énergie pour occuper la direction des fédérations, c’est parce qu’il « y a d’autres enjeux qui se cachent. Ça permet à certains de se faire connaitre, se faire voir, avoir accès à certains bureaux feutrés. Certains dirigeants ne viennent pas pour servir le sport, mais plutôt pour profiter du sport», insiste Jean Modeste Ouédraogo tout en ajoutant également des problèmes d’égo entre les candidats. Baba Zongo, footballeur international burkinabè, sociétaire de l’Etoile filante de Ouagadougou (EFO), lui regrette que les sportifs ne soient pas consultés. « Nous sommes comme des observateurs. On ne fait que subir, on n’a pas droit de dire un mot ».

Quel rôle du ministère ?

Les invités de l’émission Ya’Débat ne s’accordent pas sur le rôle que doit jouer le ministère dans la résolution des crises qui secouent les fédérations. Le footballeur Baba Zongo encourage la tutelle à avoir un droit de regard sur la vie des fédérations pour veiller au bon usage de l’argent du contribuable burkinabè. Il est soutenu par le journaliste sportif Jean Modeste Ouédraogo qui dit en tenir rigueur au ministère pour cette démission. « J’en veux au ministère des sports qui injecte de l’argent, mais qui ne cherche pas à voir comment cet argent est utilisé ». Bassédjona Gnanou, par contre, explique que toute immixtion du politique est interdite dans la vie des associations sportives. « L’Etat joue un rôle d’accompagnement. Notre système tel que mis en place est parfaitement démocratique et permet de désigner les dirigeants par les acteurs eux-mêmes », défend le directeur de la formation et de la règlementation au ministère des sports et des loisirs. Une chose est sure et partagée par les invités : ces crises de renouvellement ont des conséquences sur les sportifs et leurs performances.

 

L’émission Ya’Débat est diffusé tous les samedis à partir de 10h sur l’ensemble des radios partenaires du studio Yafa.