<strong>Au SIAO, c’était à chacun son petit métier</strong>

Au SIAO, c’était à chacun son petit métier

Il était bien que la 16e édition du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO) se tienne. Hormis les artisans et des acheteurs professionnels qui attendaient de pied ferme cet évènement, des jeunes espéraient se faire quelques sous à travers de petits métiers. En général, ils s’en sont tirés à bon compte.

C’était pendant le SIAO dont la 16e édition a pris fin depuis le dimanche 5 février. A l’occasion de cette messe de l’artisanat africain, de jeunes burkinabè ont profité de l’affluence pour s’improviser, parfois, un métier.

La vingtaine, Souleymane vendeur ambulant, a décidé, de suspendre son petit commerce, pour aider son oncle, venu assurer le parking au Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO).  Le jeune homme n’a pas le temps malgré une affluence moyenne lors du troisième jour de l’évènement. Il faut savoir bousculer pour arracher quelques clients à la concurrence.

Si ce n’est pas son activité habituelle, il dit s’y être habitué en l’espace de quelques jours. Il faut prendre les précautions comme payer avant d’entrer. « Sinon, quand à la fermeture, chacun veut sa moto. Si tu ne fais pas attention, des clients risquent de partir sans payer », argue Souleymane. Ce boulot est meilleur que ce qu’il faisait jusque-là, jure-t-il.

SIAO 2022, l’incontournable rue marchande

Ici, il a pu multiplier son bénéfice. Au moins 3000 francs CFA dans la journée. La restauration est prise en charge en plus. « En tout cas, c’est mieux que se promener pour vendre », assure-t-il, tout en espérant avoir assez d’argent pour changer d’activité. Avec son activité de vendeur ambulant, il dit passer souvent plusieurs jours sans rien vendre. Aucune comparaison possible donc.

A l’une des entrées côté nord du site du SIAO, Adama Sawadogo vient de décharger quelques marchandises de son tricycle pour un artisan. Son activité a connu un essor depuis quelques jours. « Depuis mardi ou mercredi, en tout cas, ça marche. J’ai aidé les gens à transporter leurs marchandises. Ils étaient contents et ils m’ont demandé de transporter leurs marchandises ici  encore», affirme-t-il. Quand il s’agit de parler de profit à cette occasion, le jeune homme se veut prudent. « Mais c’est mieux que les autres jours », glisse le jeune conducteur. Il attend encore la fin du SIAO pour améliorer son revenu.

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A l’intérieur, penché sur une grille d’un haut fourneau placé sur un charbon, Mounirou Kapioko, un badge au cou, grille des poulets déjà marinés. Il est « koassa » vendeur de brochettes et de poulets, depuis deux ans. Mais cette fois, il est venu aider une autre personne à vendre des brochettes et des poulets grillés. « Je n’ai pas de stand. La dame m’a demandé de venir l’aider. Je suis là, on va essayer de faire honneur au pays », dit-il.

Pour lui, faire honneur au pays, c’est que les participants étrangers gardent un bon souvenir de la gastronomie burkinabè. A ce niveau, la réputation du poulet bicyclette a déjà dépassé les frontières du pays. Par jour, il va empocher trois mille francs CFA. Mais pour lui qui n’a jamais participé au SIAO, c’est déjà une bonne expérience.

Boukari Ouédraogo