Ouagadougou :  la police aux trousses des vendeurs de bétail
La police municipale de Ouagadougou a saisi 224 têtes de moutons du 26 au 28 juillet, 48h avant la fête

Ouagadougou : la police aux trousses des vendeurs de bétail

La mairie de Ouagadougou annonce la saisine de 224 moutons par la police municipale du 26 au 28 juillet. Une opération qui fait suite à une décision des autorités communales d’interdire la vente d’animaux en dehors des marchés dédiés à cet effet. Des vendeurs de bétail disent être dans l’inquiétude à la veille de la fête de Tabaski, prévue pour le 31 juillet.

Des moutons et de la volaille en vente aux abords du stade du 4 aout. Un marché improvisé par Sibiri Kébré. Le jeune commerçant n’est pas pour autant tranquille. Entre deux clients, Sibiri jette des coups d’œil inquiet autour de lui. Il sait que la police rode dans les parages. Arrivé de Yako le mardi 28 juillet, il explique avoir pris connaissance du communiqué interdisant la vente d’animaux en dehors des marchés qu’une fois dans la capitale. « Je ne savais pas qu’on ne devrait pas vendre dans la rue. C’est ce matin (28 juillet, ndlr) qu’on m’a informé lorsque je me baladais à la recherche de clients dans les rues de Ouagadougou. C’est dur. Franchement c’est dur. Je ne suis venu qu’avec sept moutons, je n’ai vendu qu’un seul. Je n’ai pas de place dans les marchés dédiés à la vente de bétail. Je ne souhaite pas non plus retourner avec mes moutons », explique désespérément Sibiri.

Pour lui, il est difficile de se plier à cette mesure de l’autorité communale. « Je vais prendre le risque de vendre les moutons dans la rue. J’ai besoin de cet argent pour les fêtes », ajoute-il la gorge nouée. Cette décision du maire est une douche froide, selon ces jeunes commerçants habitués à vendre dans la rue à l’approche des fêtes.

En attendant un espace spécial…

Cinq moutons attachés à un tricycle. Papou Sinaré sillonne les rues de la capitale en quête de clients. Il dit avoir du mal à comprendre ladite décision. Surtout que, précise-t-il, aucune raison n’a été évoquée pour la justifier. « Si c’est pour des raisons d’assainissement ou d’hygiène, on peut trouver une solution », estime Papou pour qui, il faut aller rejoindre le client là où il se retrouve. « J’ai la peur au ventre à chaque fois que je vois la police », concède le vendeur ambulant.

Pour ces vendeurs, les marchés de bétail formels sont débordés. Il leur est impossible d’y avoir une quelconque place pour écouler leurs animaux. Sibiri Kébré et Papou Sinaré proposent plutôt à la mairie d’aménager un grand espace dédié spécialement à la vente de bétail à l’approche des fêtes. En attendant, les deux jeunes continuent de sillonner les quartiers de la capitale avec leurs moutons, la peur au ventre.