Ambroise Sawadogo, en attendant la soutenance…©Studio Yafa
Ambroise présentant ses articles

Ambroise Sawadogo, en attendant la soutenance…

Dans les débits de boissons ou autres lieux de rassemblement, il flâne, les bras chargés de plusieurs articles essentiellement en cuir. Jeune étudiant inscrit au centre universitaire de Ziniaré, Ambroise Sawadogo est en ville pour son business quand il n’est pas en amphithéâtre pour les cours. Alors qu’il vient de déposer son mémoire et attendant la date de la soutenance, il multiplie son engagement dans l’entrepreuneriat pour être autonome financièrement.

Des sacs en cuir en mains, des ceintures accrochées au cou. C’est toujours ainsi que Ambroise Sawadogo passe ses temps libres dans la ville de Ziniaré. Cet étudiant en aménagement et développement durable du territoire au centre universitaire de Ziniaré allie parfaitement commerce et études depuis maintenant trois ans.

Des articles en cuir comme des sacs, des porte-monnaie, et des ceintures. Il vend pratiquement tous les produits issus de la maroquinerie. « Les sacs d’homme pour les documents, il y en a à 10.000 , 12.500, les petits sacs comme ça c’est 8000 FCFA. Pour les portes monnaies, il y en a pour  1000, 1500, 2000, 25000 CFA et même plus », nous explique-t-il, après avoir étalé l’ensemble de sa marchandise sur la table.

Entre business et études

Originaire de Kaya, province du Centre-Nord, Ambroise Sawadogo est arrivé au centre universitaire de Ziniaré il y a trois ans pour poursuivre ses études. Dégourdi et face aux difficultés liées à la vie d’étudiant, il a l’idée d’aller prendre les articles de son frère maroquinier à Kaya pour les revendre à Ziniaré.

Conscient qu’il faut prioriser les études, le jeune, la vingtaine,  s’organise alors. « S’il y a devoir je ne sors pas, s’il y a programme aussi je ne sors pas, mais s’il n’y a pas de programme dans la semaine vraiment je profite pour sortir vendre  mais c’est dans les après-midis à parti de 12h-13h. Donc je profite bosser le matin. Lorsque je reviens le soir, je me douche et je continue de bosser. Quand la semaine est chargée, ce sont les week-end que je sors », précise-t-il.

Comme tout début, Ambroise reconnait que ce ne fut pas facile. Il lui a fallu affronter les regards moqueurs de ses camarades surtout quand ils le croisaient en ville, et les commentaires des proches qui voyaient d’un mauvais œil qu’un étudiant venu pour des études se transforme en vendeur ambulant. Mais au fur et à mesure, la rentabilité du business lui a fait surmonter les préjugés.

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«  J’ai commencé le 20 novembre 2019 en tout cas ça m’a aidé dans beaucoup de chose parce que j’ai acheté une moto grâce à ce commerce. Je paye mon loyer, les tickets du Restaurant universitaire et j’assure d’autres dépenses sans compter sur ma famille ni sur une autre personne », déclare-t-il avec une fierté non dissimilée.

Même après sa soutenance, Ambroise n’entend pas abandonné la vente des objets de maroquinerie. Seulement, il compte ouvrir une boutique et être sur place. Ainsi, il pourra présenter une large gamme de produits et travailler avec d’autres jeunes.

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