Elections : « Les jeunes ont pris conscience que le politique seul ne décide pas de l’avenir d’un pays »
L'engouement pour l'enrôlement est synonyme de prise de conscience des jeunes

Elections : « Les jeunes ont pris conscience que le politique seul ne décide pas de l’avenir d’un pays »

La Commission électorale nationale indépendante (CENI) indique que le taux d’inscription des jeunes sur la liste électorale (52% de nouveaux inscrits) est élevé par rapport aux données antérieures. Pour certains invités de l’émission Ya’Débat, si le vote est un moyen d’expression démocratique, il ne peut pas contribuer au changement véritable. D’autres pensent le contraire.

« Les enrôlements sont faibles par rapport à la population en âge de voter. Aussi, on ouvre pour la première fois le vote aux Burkinabè de la diaspora, normalement, on devait avoir un fichier électorale beaucoup plus étoffé », estime Lionel Bilgo, analyste politique. Il attribue la hausse des chiffres publiées par la CENI à la prise de conscience des jeunes à être attentif à l’offre politique. « Les jeunes ont pris conscience que le politique seul ne décide pas de l’avenir de son pays », ajoute Bilgo.

La crise sécuritaire a eu un impact sur le niveau d’enrôlement des jeunes notamment dans le nord du pays affecté par le terrorisme. Adama Koné, ressortissant de Djibo a dû quitter cette ville pour Ouagadougou. Pour lui, ces chiffres sont en deçà des attentes. Mais, il assure que les jeunes de Djibo sont déterminés à exprimer leur devoir démocratique. « Les jeunes de Djibo connaissent l’enjeu d’un vote. Ils ont pris leur carte d’électeur et ils sont prêts à aller voter », assure Adama Koné. Pour lui, il est impératif pour les jeunes de se faire envoler afin de ne subir le choix des autres. « Si tu n’es pas allé voter, tu laisses d’autres personnes choisir à ta place », insiste Adama Koné.

Mahamadou Diandé, secrétaire générale de la coordination des enseignants du privé, a décidé de ne pas se faire enrôler. Pour lui, voter n’est pas le seul cadre d’expression. « Au regard des jeux de passe-passe des acteurs politiques il y a un découragement et les populations comprennent que leurs aspirations ne sont pas prises en compte. Il y a donc un manque d’engouement, explique Diandé et d’ajouter, le vote constitue un remplacement d’un individu à la place d’un autre système politique. Si vous voulez un changement, il faut alternative démocratique et non une alternance ».

Lionel Bilgo, quant à lui, assure que le vote est un moyen d’apporter le changement.

L’émission Ya’Débat est diffusée tous les samedis à partir de 10 heures sur l’ensemble des radios partenaires du Studio Yafa.