Covid -19 et SNC: des troupes en compétition endettées
Les troupes culturelles sont en attente d'une nouvelle date

Covid -19 et SNC: des troupes en compétition endettées

La pandémie de la Covid-19 a grippé la Semaine nationale de la culture. Le report de la biennale n’est pas sans conséquence pour les troupes de danse traditionnelle et de ballet, qualifiées aux différentes compétitions. Les responsables disent s’être endettés en prévision de cet évènement culturel. Ils avouent croupir depuis sous le poids des impayés.

Des jeunes enfants sont en pleine répétition dans une cour inhabitée du quartier Rimkiéta de Ouagadougou. Aux sonorités de « M’Yil Singré » de l’artiste Zidass, les danseurs de la compagnie Saouzak sont encadrés par Zakaria Sawadogo. Le groupe est qualifié en ballet pool jeune, une discipline des phases finales de la semaine nationale de la culture. L’édition prévue pour se tenir du 28 mars au 4 avril a été reportée à cause de la maladie à Coronavirus.

Cette décision est tombée comme un couperet pour le responsable de la troupe. Il avait pris des engagements pour permettre à son groupe de bien se préparer.  « Quand on a été qualifié, on ne pouvait pas abandonner. Pour une phase finale, pour avoir les tenues, ce n’est pas facile. On était obligé de prendre des tenues à crédit pour commencer le travail. Le couturier était obligé d’engager son argent. Nous avons signé comme engagement que nous lui rembourserons au plus tard le 6 avril en comptant sur ce qu’on allait avoir à la SNC », explique Zakaria Sawadogo.

Il n’est pas le seul dans cette situation d’incertitude. Venu de Bobo Dioulasso, la ville qui accueille la SNC, Djibril Ouattara vient de finir une résidence pour une création chorégraphique au quartier Gounghin de la capitale. Il est le directeur artistique de la compagnie Aji ambiance qualifiée aussi en  danse traditionnelle pool jeune. L’artiste reconnait que pour faire face aux dépenses, la compagnie a dû d’endetter. Les charges sont énormes à supporter pour elle toute seule.  Les Instruments de musique, les costumes, les musiciens et danseur sont tous à la charge de la compagnie que dirige Djibril Ouattara.

Un appel au secours

 

Plusieurs troupes de danse traditionnelle, de ballet, de théâtre, qualifiées aux différentes compétitions de la biennale sont depuis dans l’impasse.  Les groupes Aji et Saouazak étaient membre d’une délégation qui a rencontré le ministère en charge de la culture. Réunis au sein de la Fédération des industries culturelles et des événementiels de Sya, plusieurs promoteurs culturels ont rencontré le ministère de tutelle  pour en savoir  plus sur la tenue ou non de la semaine nationale de la culture.

Yacouba Kassamba, promoteur cultuel a fait partie d’une des délégations. « Dire aujourd’hui qu’on ne va pas tenir la semaine nationale de la culture, ce serait difficile pour les acteurs culturels, parce qu’à deux semaines, toute l’organisation était bouclée. Les groupes ont fait des répétitions. Il y a des gens qui ont engagé énormément de fonds. Si on dit qu’on ne tient pas cet évènement, ça sera très difficile pour eux de s’en sortir », présage le promoteur.  

Pour le moment, les promoteurs ne sont pas fixés sur la tenue ou non de la biennale de la culture cette 2020. Ils estiment par contre que l’évènement peut se tenir, car soutiennent-ils, la pandémie est sous contrôle. Joint au téléphone, le directeur général de la SNC précise qu’une commission de réflexion a été mise en place. Trois dates ont ainsi été proposées entre septembre et octobre 2020.