A Ouagadougou, la folie de la peinture sur visage
Romain apporte illumine le visage du client de rayon de soleil.

A Ouagadougou, la folie de la peinture sur visage

A la faveur de certaines manifestations culturelles, des jeunes apparaissent le visage décoré de peinture. Une touche pour se rendre beaux et la fête plus agréable. Certains jeunes se sont découverts de passion pour ce métier et réussissent à se faire des revenus.

Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO). En cette journée ensoleillée, Romain, débout, visiblement concentré, dessine de jolies courbes sur le visage d’une cliente. Autour de lui, d’autres attendent. Impatients. Fatouma Bokoum de passage au SIAO n’a pu résister à la tentation de se faire griffer le logo de l’évènement sur le visage. Des courbes et une forme en pointillée.

La peinture sur visage est une activité lucrative mais fatigante

« Comme ce n’est pas un évènement qui se produit chaque année, j’ai bien voulu me maquiller pour me faire plaisir à 500 FCFA. C’est de l’art et les gens admirent, certains même me demande où je me suis fait maquiller », indique Fatoumata Bokoum, toute souriante.

Les évènements comme le SIAO attire beaucoup de monde. Romain en profite pour présenter son savoir, réaliser de jolis maquillages sur les visages des participants.

Les enfants aiment, les grands aussi

Justement, Sévérin Soudré, père de trois enfants, est aussi émerveillé par les maquillages artistiques. Pour faire plaisir à ses enfants, il décide également de décorer leur visage. « Je trouve ça beau avec les enfants et comme je suis venu avec mes enfants je leurs ai fait maquiller. D’habitude je vois les maquillages lors des évènements mais c’est la toute première fois que je viens avec les enfants et c’est également la toute première fois que je les fais maquiller », explique Séverin Soudré, tout heureux de lire la joie sur le visage de ses enfants après ces dessins.

Malgré la fatigue, Romain, a le sourire. Ce n’est pas tous les jours que l’affluence est aussi grande. « Bon la rentabilité dépend vraiment des événements. Les prix peuvent varier de 500 fcfa, à 5000 fcfa selon le type d’évènement (…) mais pour le SIAO de cette  année, on le fait à 500fcfa. En moyenne par jour au SIAO je peux me retrouver avec 50.000 FCFA », explique Romain Cologo.

Comme des Masaï

Son activité consiste à dessiner des jolies formes sur le visage pour les transformer en œuvres d’art, munis de boites de peintures, de pinceaux et de miroirs. Ces maquillages sont en générale, des représentations de peintures ethniques ou tribales masaï, peuple nomades d’Afrique de l’Est. Ce qui suscite encore plus la curiosité.

Certains parents ont font plaisir à leurs enfants par ces décoration.

Plus qu’une simple décoration, d’autres jeunes se servent du maquillage artistique dans un cadre professionnel. C’est le cas de Elysée Soré, étudiante et aspirant au mannequinat. « Moi, je me maquille parce que je trouve cela joli mais c’est aussi parce que j’en ai besoin pour un complément de dossier pour le mannequinat photo », détaille-t-elle.

C’est à travers les clips vidéo d’artistes musiciens que Romain, fait la découverte du maquillage artistique. Saisi de passion pour cet art, il suit une formation de trois mois. Bien outillé, il lance ensuite, Naaba création, son service de maquillage.

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L’activité est en plein essor auprès des jeunes au Burkina Faso, en quête de sources de revenus complémentaires. Alima Sanfo, étudiante en 3e année de communication pratique aussi le maquillage. Juste une occasion de se faire un peu d’argent pendant ses temps libre et à l’occasion des grands évènements. « Personnellement je n’ai pas suivi de formation, c’est en côte d’ivoire quand on partait dans les cérémonies qu’on voyait cela. On s’est donc dit pourquoi ne pas essayer ça ici au Burkina si non en dehors des évènements on est à l’université », se souvient-elle.

Tout comme Romain, Alima Sanfo trouve cette activité rentable mais surtout fatigante du fait qu’il faut rester débout pendant de longues heures. « C’est fatiguant, tu marches sans cesse lors des évènements à la recherches des clients le soir à la maison tu as les pieds fatigués comme ça », avoue-t-elle. Cette activité passionne beaucoup de jeunes qui veulent s’initier. Mais, Romain et Elysée gardent jalousement le secret de produit utilisé pour éviter la concurrence.

Beninwendé Nikiéma

Stagiaire