Bassinko, Kilwin : septembre ou la hantise des inondations chez certains habitants
Dans son état de grossesse, Aïcha Kombasséré se dit inquiète

Bassinko, Kilwin : septembre ou la hantise des inondations chez certains habitants

Période de pluies, temps d’angoisse pour des résidents des quartiers tels que Bissighin, Kilwin, Bassinko. Chaque grosse pluie est une source d’inquiétudes pour les habitants de ces zones à fort risque d’inondation.

Une maison tombée chez les Sanfo, dans le quartier Kilwin de Ouagadougou. C’est la conséquence de la pluie diluvienne du 31 août dernier. Une chance pour les enfants qui l’occupaient. Voyant l’état de la maison qui présentait des fissures, les occupants avaient déménagé quelques jours avant. « Dieu merci, il n’y a pas eu de perte en vie humaine. Quand nous avons constaté l’état de la maison, j’ai demandé aux enfants de déménager dans la grande maison », explique Bintou Ilboudo, la mère. « Vous voyez ? », montre-elle du doigt, « les eaux de pluie de lundi 31 août stagnent toujours ici, le quartier est presque inaccessible ».

Ce quartier situé dans un bas-fond, est une zone à fort risque d’inondation. Les résidents disent ne pas avoir le sommeil tranquille quand il pleut. « De jour comme de nuit, quand il pleut, nous avons la peur au ventre. Il n’y a pas de sommeil même si c’est à 2 h du matin », explique Aïcha Guiguemdé, ménagère.

A Bassinko, un autre quartier situé à l’ouest de la capitale, Aïcha Kombasséré a les pieds dans l’eau. Cette jeune dame presqu’au terme de sa grossesse, s’apprête à déménager. « J’ai peur de rester ici quand mes contractions vont démarrer. Il n’y a pas de voies d’accès quand il pleut, et l’eau entre jusque dans la chambre », explique-t-elle, l’air désemparée.

Des désagréments jusqu’au bureau

Deux heures après la pluie. C’est le temps que certains travailleurs habitant ces zones, disent attendre avant de rejoindre leurs lieux de travail ou rentrer chez eux à la maison. Une fois la pluie tombée, les habitants de ces quartiers sont presque coupés du reste de la capitale. C’est le cas de Mme Wangrawa. Cette année, elle a dû prendre des congés en cette période de grosses pluies, pour éviter les retards et les absences au bureau. Les habitants se résolvent à cultiver la résilience, à défaut de faire entendre leurs cris de cœur longtemps lancés à l’endroit des autorités.

Selon Guillaume Nacoulma, directeur de la prévision météo, les fortes pluies seront enregistrées jusqu’en mi-septembre, avant une stabilisation. Le météorologue invite chacun à suivre l’actualité météorologique avant de planifier ses activités. Il conseille par ailleurs les populations des zones à fort risque d’inondation à vider les caniveaux autour de chez elles, ou à changer carrément de lieu d’habitation.