Burkina : rentrée scolaire sans strict respect des gestes barrières
Plusieurs établissements de Ouagadougou ne respectent pas les mesures barrières contre la Covid-19.

Burkina : rentrée scolaire sans strict respect des gestes barrières

Des milliers d’enfants ont repris le chemin de l’école au Burkina avec à l’esprit les consignes de précaution au programme pour éviter que les établissements scolaires ne deviennent des foyers de propagation du virus. A Ouagadougou, des responsables d’écoles et de Lycées disent avoir déjà avoir du mal à faire respecter les mesures barrières, notamment le port du masque.

 

« Portez vos masques, portez vos masques. La presse est là », alerte une professeure de mathématiques d’une classe de 4e au lycée de la Jeunesse de Ouagadougou. Dans la foulée, elle cherche rapidement, elle-aussi, son masque qu’elle avait enfoui dans son sac à main. « C’est dur. Quand on porte le masque, on a tendance à l’enlever quand on veut parler. Ça devient ensuite un réflexe de ne plus le porter », tente de se justifier l’enseignante.
Pourtant, le port du masque est l’une des conditions d’accès aussi bien dans l’enceinte de l’établissement que dans les salles de classes affirme Aziz Touré, directeur général du lycée. Dans cet établissement, le respect des mesures barrières n’est pas de rigueur comme dans d’autres établissements scolaires de Ouagadougou.

Une négligence ou un manque de vigilance qui est source de stress selon Aziz Touré. « Nous vivons vraiment la pandémie avec beaucoup de stresse. Nous ne pouvons courir derrière chaque élève ou professeur pour lui rappeler les bons gestes. Nous faisons de notre mieux pour sensibiliser sur l’intérêt de préserver sa santé et celle des autres », explique-t-il visiblement peiné. Jonathan et Sakina, élèves en classe de 3e disent bien vouloir respecter les mesures barrières dans leur établissement mais « au bout d’un moment, le masque étouffe », explique ces élèves. Au Lycée Bangré, Maimouna Nikiéma, 13 ans, élève en classe de 3e n’a pas son masque. Elle dit attendre le don du ministère en charge de l’éducation nationale.

                                                                                                           La promesse du ministère en attente

Pour Emmanuel Sawadogo, directeur des études du lycée Bangré, aucun établissement du Burkina Faso ne peut respecter la distanciation physique. Il en veut pour preuve le comportement même des populations face à la maladie. « C’est ce qui se passe ailleurs qu’on retrouve dans les établissements » fait-il savoir. Dans l’ensemble des classes visitées aucun élève ne porte son masque. Les apprenants sont souvent assis à trois par table-banc. « Nous attendons le stock que le ministère en charge de l’éducation a promis aux établissements. Mais pour le moment, on demande aux élèves de se procurer au moins un masque », explique Emmanuel Sawadogo qui ajoute que le port du masque n’est pas une exigence dans leur établissement.