Le tournesol est connu comme une plante qui s’oriente en fonction du soleil d’où l’appellation la « fleur de soleil ». Mais il y a bien des choses à savoir sur cette plante. Tenez ! Ses grains produisent de l’huile riche de certaines qualités nutritives. La culture de cette oléagineuse est en pleine expansion au Burkina Faso.
« Les ménages agricoles abritent 81% de la population du Burkina Faso », selon un rapport d’analyse de l’Institut national de la Statistique et de la Démographie (INSD) (août 2023). Et pour ces populations, l’arachide, le sésame et le soja sont les principales productions oléagineuses pratiquées en saison pluvieuse. Mais, de plus en plus, des agriculteurs s’intéressent à la culture du tournesol. Parmi ceux-ci, Gaoussou Ouédraogo agriculteur à Farakoba, un quartier périphérique de Bobo-Dioulasso, sur la RN7 route de Banfora.
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Dans un domaine délimité par une longue clôture en briques taillées, Gaoussou Ouédraogo désherbe son champ. Vaste de huit hectares environ, cet espace est destiné à la culture de tournesol. Il explique que le tournesol contribue à la santé environnementale car il purifie, régénère et revitalise l’écosystème dans lequel il pousse et cela contribue à atténuer les effets du changement climatique.
« Si on cultive le tournesol sur un terrain aride, ses racines nourrirent le sol grâce aux lombrics. Ces lombrics jouent un rôle important dans le cycle du carbone organique des sols, et favorisent la pénétration de l’air et de l’eau. Une fois que ces vers sont présents sur un sol, même si on cultive autre chose que le tournesol, ça donne bien. Parce que cela contribue à la formation des nutriments nécessaires aux plantes environnantes », explique le cultivateur, entre deux coups de houe.
On ne sème pas les graines du tournesol comme les autres semences
A l’en croire, cette plante a une durée de vie de 90 à 110 jours selon les variétés. Et chaque graine doit être placée à 3 cm de profondeur tout en espaçant les rangs d’environ 15 cm. Dans le détail, il fait comprendre que l’on ne sème pas les graines du tournesol comme les autres semences. « On ne met pas les graines du tournesol sous terre sans l’eau ; car il a besoin de beaucoup d’eau si non comme le tournesol est huilé, sans l’eau ça meurt facilement. Si après une grosse pluie on le met sous terre cinq jours après, ça pousse ».
Après que les semis ont poussé, une ou deux semaines, on doit mettre de l’engrais. L’agriculteur précise que l’engrais chimique ne convient pas pour ce type de culture, et souvent même il tue le tournesol. C’est la fumure organique qui est l’engrais idéal.
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Masso Traoré, la cinquantaine, est une pionnière dans la production d’huile de tournesol au Burkina Faso. Selon cette dame, le tournesol est une alternative pour la production locale d’huile alimentaire. En bonus, elle contribue à la préservation de la faune et de la flore.

« La culture du tournesol est plus facile que les autres cultures de produits oléagineux. En plus, l’huile du tournesol est une huile plus qualitative du point de vue de ses nutriments », défend Masso. Elle soutient aussi que la culture de la « fleur de soleil » (autre nom du tournesol) apporte le miel, lorsqu’on arrive à installer des ruches.
Des bénéfices pour la santé humaine
Le nutritionniste, Dr Ousmane Ouédraogo confirme que le tournesol apporte de nombreux bénéfices à la santé humaine, que ce soit via ses graines ou son huile. Cette plante contribue à la santé cardiaque, et à la digestion. Il ajoute que l’huile de tournesol contient beaucoup d’acides gras et bien d’autres choses.
Le spécialiste va plus loin en affirmant qu’en plus des acides gras, l’huile de la « fleur de soleil » comporte quelques vitamines, des sels minéraux et aussi des protéines et des glucides. Il détaille que 100 grammes de graines de tournesol, par exemple, peut contenir presque 2 mg de vitamines B1, 20 grammes de protéines, 15 grammes de glucides et des omégas 3 et omégas 6 « qui sont des nutriments importants pour le bon fonctionnement de l’organisme de l’homme ».
Le directeur régional en charge de l’Agriculture des Hauts Bassins, Pascal Adanabou, est formel : « La production du tournesol est une activité d’avenir ». Pour ce faire, certaines initiatives sont développées pour sa vulgarisation. « Nous avons accompagné ces producteurs surtout en semences améliorées et aussi en engrais. Mais une autre chose, c’est de pouvoir les suivre en organisant des formations sur des techniques de production de tournesol », s’exprime Pascal.
Boureima Dembélé