La présente saison des pluies est source d’angoisses pour des populations du Burkina Faso. Parmi celles-ci, les habitants de Titao. Inondations, noyades, c’est la psychose dans une localité doublement affectée par la situation sécuritaire.
Dans un bilan fait en Juillet 2025, l’Agence nationale de la météorologie au Burkina Faso a fait remarquer que le mois de juillet a été marqué par plusieurs épisodes de pluies et d’orages, entraînant un excédent pluviométrique sur la majeure partie du pays. Aussi, elle avait évalué le cumul mensuel le plus élevé à 388,6 mm, avec une hauteur journalière maximale de 95 mm.
Par ailleurs, l’Agence a signalé des pluies intenses accompagnées de foudre qui ont provoqué des inondations, des dégâts matériels par endroits… C’est dans ce contexte que vivent certaines populations du pays. Ainsi, déjà affectée par la situation sécuritaire, des habitants de Titao, dans la province du Loroum, font face à cette nouvelle menace : les noyades causées par les pluies diluviennes.
La psychose à chaque fois que le ciel s’assombrit
Dans cette localité, par un soir de cette saison, la pluie s’annonce. Il y a un remue-ménage. C’est presque la panique, au regard de l’empressement. Les commerçants s’empressent de fermer leurs boutiques. Yacouba Tao range ses parasols, prêt à regagner son domicile avant que les eaux ne montent. Depuis le début de la saison, l’inquiétude grandit à Titao.
« Depuis le début de la saison pluvieuse la ville de TITAO a été confronter à plusieurs types de noyades, pas seulement la noyade mais il y’a aussi la foudre qui a causé la mort de trois enfants, depuis lors qu’on la pluie se préparer au sein de la population il y’a une inquiétude », raconte le commerçant, sous la psychose.
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Parmi les victimes, Azeta Sawadogo a vécu une situation dramatique. Son histoire est le témoignage du quotidien des habitants de la localité : « J’ai quitté la ville pour aller en brousse avec mes enfants pour les travaux champêtres au moment où le soleil était au zénith. Peu après, il a commencé à pleuvoir. J’ai alors décidé de rentrer à la maison. Quand nous sommes arrivés au ruisseau, nous avons trouvé que le passage est bloqué, mais nous avons tenté de traverser. C’est là que le pagne utilisé pour mettre mon enfant au dos s’est dénoué et l’enfant est tombé. Il est mort sur le champ. Après la mort de mon enfant, ma charrette a été emportée, mon âne est mort sur le champ, et beaucoup de matériels ont été emportés par l’eau».
Comme ce cas malheureux, ce sont quatre décès et trois blessés qui ont été enregistrés depuis le début des pluies à Titao. Saisies, les autorités locales, en collaboration avec la Police nationale, intensifient les campagnes de sensibilisation. Objectif : alerter les populations sur les risques liés aux inondations et prévenir les noyades.
Eviter les déplacements inutiles
Le directeur provincial en charge de l’Agriculture du Loroum, Boniface Tiono, explique que les fortes pluies observées ces derniers temps dans la région du Nord sont liées à une intensification des précipitations, une conséquence directe des changements climatiques. A l’en croire, la dégradation du couvert végétal aggrave la situation. « Il est donc essentiel d’éviter les déplacements inutiles, de se réfugier dans des lieux sûrs et de ne pas s’approcher des cours d’eau en cas de fortes pluies», conseille-t-il vivement, faisant remarquer qu’à Titao.
En attendant, chaque pluie à Titao suscite des angoisses. Un double supplice pour une ville déjà éprouvée, où les habitants doivent composer avec les caprices du ciel.
Boureima DEMBELE sur un reportage de Soumaila GANAME