Burkina Faso : des jeunes espèrent le retour de la paix avec le nouveau gouvernement©OLYMPIA DE MAISMONT / AFP
Le gouvernement du Burkina Faso le 07 mars 2022 à Ouagadougou.

Burkina Faso : des jeunes espèrent le retour de la paix avec le nouveau gouvernement

Des jeunes attendent le gouvernement du nouveau premier ministre Albert Ouédraogo au pied du mur. Certains jeunes interrogés au quartier Saaba de Ouagadougou attendent ce nouveau gouvernement mis en place le 5 mars 2022 sur les questions sécuritaires.

Ousmane Gorgo est un jeune conducteur de minibus, communément appelé « Dina ». Du fait des attaques terroristes au Burkina Faso, le jeune homme n’ose pas parcourir certaines localités du pays contrôlées par des groupes armés terroristes. La mise en place d’un nouveau gouvernement après le coup d’Etat qui a conduit à la démission du président Roch Kaboré le 24 janvier 2022 sonne comme un espoir pour le conducteur.

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« Même avec le gouvernement de l’ancien président Roch Marc Christian Kaboré, nous avons espéré qu’il pouvait lutter contre le terrorisme. Mais ce n’était pas le cas. Nous attendons de voir ce que ce gouvernement va apporter comme changement. Le plus important pour nous, c’est la lutte contre le terrorisme », soutient Ousmane Korgho. Pour lui, les acteurs qui composent ce gouvernement sont à mesure de relever ce défi.

En plus de la lutte contre l’insécurité, le jeune homme estime que l’équipe mise en place par Albert Ouédraogo doit faire preuve de rigueur dans sa gestion. « Sinon, c’est ce manque de rigueur qui a emporté le gouvernement de Roch », prévient-il.

Redoubler de vigilance

Devant une banque au quartier Saaba, Paul Nébié veille au grain. Depuis l’avènement des attaques terroristes au Burkina Faso, il se dit obliger de redoubler de vigilance. Pour lui, l’actuel gouvernement dispose d’hommes capables de relever le défi. Mais pour lui, ce même gouvernement doit aussi assurer la sécurité alimentaire pour les Burkinabè.

« Les gens ont faim aussi. Mais ce gouvernement doit redoubler d’effort. Un pays comme le Burkina Faso, avec le nombre de ministre qu’on a, c’est bon même si mon  avis est qu’on aurait pu réduire des ministères », argumente le jeune homme. Toutefois, pour lui, l’heure n’est pas aux spéculations. Il estime qu’il faut observer avant d’émettre des critiques.

Penser aux travailleurs

Dans ce nouveau gouvernement, certaines personnalités comme l’ancien syndicaliste Bassolma Bazié attire l’attention. Professeur certifié en Sciences de la vie et de la terre, il avait dirigé la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B) de 2013 à 2021.

Pour sa part, Joëlle Yougbaré, étudiante en physiologie animale à l’Université Joseph Ki-Zerbo croit en la capacité de ce gouvernement. « Je pense qu’ils ont fait des efforts pour inclure des civils et des militaires. Je fais confiance en des personnes comme le ministre de la fonction publique Bassolma Bazié. J’espère qu’il va trouver les solutions pour que les travailleurs soient à l’aise », affirme Joëlle  d’un ton candide et rempli d’espoir.

Depuis le 24 janvier 2022, le Burkina Faso est dirigé par le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba à la suite d’un coup d’Etat contre l’ancien chef de l’Etat Roch Marc Christian Kaboré. Il a nommé comme premier ministre Albert Ouédraogo qui a mis en place son gouvernement le 5 mars 2022 avec pour objectif de restaurer l’intégrité du territoire national sur une transition prévue pour une durée de trois ans.