Dans les profondeurs des galeries improvisées sombres, ils creusent. Jours et nuits, une torche accrochée autour de la tête. De temps en temps, quand ce ne sont pas des éboulements qui les engloutissent, ce sont des explosions qui mettent fin à leurs rêves et… à leurs vies.
Quand un drame survient, ils enterrent les morts avant de redescendre dans les trous en se consolant avec « C’est la volonté de Dieu ». Au Burkina Faso, ce sont essentiellement des jeunes qui font l’orpaillage. Ils ont la force physique, ils sont prêts à prendre tous les risques. Leur histoire, très peu audible, se dissipe dans les coups de pioche qui croisent les roches dures.
Le secteur de l’exploitation artisanale de l’or emploie plus d’un million 500 personnes. L’Enquête nationale sur le secteur de l’orpaillage révèle qu’en 2017, la production annuelle totale artisanale d’or était estimée à 9,5 tonnes d’or générant 232,2 milliards de FCFA. Selon la même étude, la région du Sud-Ouest concentre le deuxième plus grand nombre de site d’exploitation artisanale de l’or.
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Dans la région du Sud-Ouest, l’une des régions où l’orpaillage est beaucoup pratiqué, les drames se répètent. Le dernier en date, le 21 février 2022, a fait 63 morts et une centaine de blessés dans l’explosion sur le site d’orpaillage de Gongombiro, une dizaine de km de Gaoua, chef-lieu de la province du Poni et capitale de la région du Sud-ouest.
Quelques semaines après la déflagration meurtrière, Studio Yafa était sur les lieux et aussi sur d’autres sites d’orpaillage de la région. Dans cette série, nous vous proposons des portraits de jeunes qui bravent la peur.
Des reportages sur « le faraway », cet explosif qui endeuille. Des entretiens d’acteurs de l’orpaillage qui dénoncent l’insouciance des orpailleurs, et regrettent le manque de contrôle de l’Etat. Nous vous ferons également découvrir Doudou, ce village jadis plaque tournante de la vente d’or.
Tiga Cheick Sawadogo
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