Terrorisme : accueil mitigé de l’annonce du recrutement de volontaires©Le recrutement de volontaires pour lutter contre le terrorisme ne fait pas l'unanimité chez les jeunes
Le recrutement de volontaires pour lutter contre le terrorisme ne fait pas l'unanimité chez les jeunes

Terrorisme : accueil mitigé de l’annonce du recrutement de volontaires

Le président du Faso Roch Marc Christian Kaboré fait appel à des volontaires pour soutenir l’armée dans la lutte contre le terrorisme au Burkina Faso. C’est la principale annonce faite lors de sa déclaration  le jeudi 7 novembre 2019. Si certains jeunes soutiennent cette initiative, d’autres se disent opposés.

« J’engage les Forces de Défense et de Sécurité à traquer et combattre, sans concession, les terroristes et tous leurs complices et appelle notre Peuple à la mobilisation générale contre le terrorisme. Dans ce sens j’ai ordonné le recrutement de volontaires pour la défense dans les zones sous menace », a annoncé le président du Faso Roch Marc Christian Kaboré, dans une déclaration le jeudi 7 novembre 2019. Elle intervient au lendemain d’une embuscade contre le convoi d’une compagnie minière qui a fait 38 morts et plusieurs blessés.

Après cette annonce, de jeunes internautes ont ironisé. «Si les Koglwéogo refusent de se faire enrôler, on les amènera de force. Les décisions du président du Faso ne sont pas négociables », soutient Daouda Djouma. Un autre, Zakys Guingani propose la réintégration des militaires burkinabè radiés en 2011. « Pour les volontaires, ne cherchez pas loin monsieur le président, les policiers et militaires radiés sont prêts pour ça », écrit le jeune homme.

Des Burkinabè émettent, néanmoins, des réserves. « Les militaires qui sont sur le terrain ont bien été formés pour faire face à cette situation. S’ils disent qu’ils vont faire un recrutement sur place, j’ai peur que les jeunes n’aillent se faire tuer », s’indigne Yacouba Nacro employé de commerce. Il suggère que les militaires soient bien armés.

                                                                                                                            Autodéfense

Pour Aly Nana, coordonnateur du mouvement pour la résistance populaire, l’annonce du chef de l’Etat arrange son organisation. Cette structure d’autodéfense avait été mise en place, le 5 octobre 2019,  pour faire face aux attaques terroristes après des assassinats dans les villages de la province du Bam. Les meurtres, attribués aux terroristes, avaient causé 27 morts et provoqué près de 45 milles déplacés entre la fin du mois de septembre et le début du mois d’octobre 2019 dans la province du Bam.

« Le président n’a fait que dire ce que je proposais depuis plusieurs semaines. Si aujourd’hui, le président du Faso est en train de rejoindre mon idée, je pense que c’est une avancée. J’ai toujours dit que la mise en place de comités d’autodéfense était la solution pour lutter contre le terrorisme », indique Aly Nana. Il souhaite vivement que le recrutement de volontaires se fasse parmi les jeunes sans distinction.

En août 2019, un recrutement exceptionnel de 500 militaires de rang avait été annoncé par le ministre de la défense Moumina Chériff Sy.

Le chef de l’Etat a annoncé un deuil de 72 heures sur le territoire burkinabè à partir de ce vendredi 8 novembre 2019.