Attaque de Boungou : ‘’ personne n’a fermé l’œil sur le site ’’
Des employés de Semafo sont toujours sous le choc

Attaque de Boungou : ‘’ personne n’a fermé l’œil sur le site ’’

Des employés de la société minière qui étaient sur le site au moment de l’attaque de leurs collègues sont toujours sous le choc. Exfiltrés par voie aérienne 90% des employés  de Semafo sont arrivés à Ouagadougou entre le 10 et le 13 novembre.
 
Peines et désolations animent la plupart des employés exfiltrés du site minier après l’attaque de leur collègue, le mercredi 6 novembre. De retour à Ouagadougou ils se sont constitués en délégation, ce mercredi 13  pour rendre visite à leurs collègues blessés. Regroupés devant l’hôpital Tengadogo, la tristesse se lit sur les visages. ‘’ Nous sommes dépassés par cet évènement. Nous avons perdu des collègues avec qui nous avons déjeuné ensemble la veille’’, affirme IS (nom d’emprunt), employé d’une entreprise sous-traitant avec la société minière.

FT nom d’emprunt d’un stagiaire a appris l’information sur les réseaux sociaux alors qu’il était déjà sur le site. ‘’ J’avoue que nous avons difficilement vécu cette situation’’ dit-il. Sur le site, ajoute-il, personne n’a pu fermer l’œil ce 6 novembre.  ‘’ Les jours suivant nous dormions la peur au ventre’’ sur des chaises et des cartons, explique le jeune homme avec soupire. « C’est arrivé le 6 (novembre, NDLR)… Chaque jour, tu ne peux pas dormir parce que tu imagines qu’à la minute qui suit ils peuvent venir à l’intérieur », ajoute Bâ, un électricien de la société minière.

FT et IS sont restés plusieurs heures sans nouvelle de leurs collègues pris dans l’attaque.  IS dénonce surtout la négligence des autorités. ‘’ Je suis choqué par le délaissement que nous avons ressenti de la part de notre gouvernement. On s’attendait à ce que le gouvernement s’implique dans le rapatriement, mais rien. Ils ont laissé la tâche à la société’’, déplore avec dédain le jeune homme.  L’attaque du convoi de la société minière  Semafo  a fait 40 morts selon les chiffres du gouvernement burkinabè. Le site minier reste temporairement fermé.