Saison pluvieuse au Burkina : des pépiniéristes se tournent les pouces
Le jeune pépiniériste Jonas Sakandé attend les clients

Saison pluvieuse au Burkina : des pépiniéristes se tournent les pouces

Le mois d’août rime généralement avec bonnes affaires pour des pépiniéristes. Cette période de grosses pluies est propice aux reboisements. La demande en arbre de diverses variétés est grande. Mais cette année, la période n’est pas ‘’verte’’ pour tous.

Le visage de Barthélemy Kalmogo s’illumine d’un large sourire et il y a de quoi. Aménagiste paysager, le jeune homme vient de recevoir une commande de 15 000 plants de la part d’une organisation non gouvernementale. Dans son quartier général à Tanghin, il vient d’arriver d’un entretien de gazon chez un particulier.

« Pour un aménagiste voire pépiniériste, le mois d’août est notre période de pointe. Les plantes s’achètent. Quand on plante le mois d’août avec les pluies qui descendent avec l’eau énergisée, les plantes aiment cela et on réussit facilement les plantations », commente Barthélemy Kalmogo. En plus des plantes, le pépiniériste est spécialisé dans la confection et la vente des pots de fleurs qui en cette période d’août, sont également prisés.

Sous une autre ombre…

L’air amer, Hamidou Nana, affirme vivre l’une des pires années de sa carrière. Lui qui dit pratiquer le métier de pépiniériste depuis plus de 19 ans, aux abords du barrage N°2 de la capitale. Ses Manguiers, orangers, goyaviers, citronniers, neemiers, attendent désespérément des clients.

« Ça ne va pas du tout. Nous venons certains matins et passons toute la journée sans manger. Avant, la mairie venait commander en nombre. Mais plus maintenant. Certaines années, à cette époque nous avions pratiquement épuisés notre stock. Mais voyez-vous, cette année il n’y a même pas de clients, nos arbres sont en train de se transformer en forêt ici », se plaint-il.

Son jeune collègue, Jonas Sakandé, de moins 30 ans confirme ses dires. « C’est vrai que c’est le mois d’août, mais il n’y a véritablement pas de marché pour le moment. On sait que cette année il y a eu beaucoup de problèmes avec le coronavirus, mais on se demande à quoi cela est dû », ajoute le jeune homme.

A bord d’un camion, Salia Hébié, un client, fait la ronde des pépiniéristes pour se procurer certaines plantes au profit de son organisation. «Nous sommes dans l’agroforesterie et depuis 2018, nous plantons beaucoup dans le mois  d’août. Nous avons dotés les producteurs en plantes fertiliseurs et nous sommes là aujourd’hui pour acquérir les plantes utilitaires. Ce sont des plantes manguiers, goyaviers, d’orangers, citronniers, nous avons en tout payé 1000 plants pour 4 communes de Fada ».

Des pépiniéristes espèrent qu’avec la journée de l’arbre qui sera célébrée le 8 août prochain, la morosité des affaires sera un lointain souvenir.