Burkina Faso : la parenté à plaisanterie comme ciment de la cohésion sociale
Vox kultur

Burkina Faso : la parenté à plaisanterie comme ciment de la cohésion sociale

Un village où se côtoient plusieurs communautés de l’Afrique de l’Ouest. A l’occasion de la semaine nationale de la culture tenue du 29 avril au 6 mai 2023, plusieurs communautés ont appris à se connaître et à partager leurs richesses culturelles. Les communautés peulh et bobo se sont faites remarquer à travers le jeu de parenté à plaisanterie.

Des rythmes musicaux joués par des instruments traditionnels s’entendent depuis l’entrée du village des communautés mis en place à la faveur de la Semaine nationale de la culture. Des éclats de rires se font entendre par moments tandis que le parfum de plusieurs sortes de repas vient titiller les narines et faire saliver.

Au stand de la communauté Peulh, des jeunes, eux de l’ethnie bobo, viennent improviser des pas de danses de leur communauté bien que la musique est celle des peulh. Ces deux communautés sont des parents à plaisanterie. De ce fait, ils se taquinent dans une ambiance bon enfant.

Stéphane Sanou, un jeune homme de la communauté bobo, prend place devant le stand. Il et se met à danser tout en jouant de la comédie. Les spectateurs se tordent de rire. « La culture n’a pas de barrière. Proprement dit, comme les Peulh ne savent pas danser, raison pour laquelle moi j’ai exécuté mes pas de bobo pour montrer comment danser puisque les Peulh là sont paresseux », ironise Stéphane Sanou.

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Sur le site des bobo cette fois, Sambo, maître de cérémonie à l’ouverture de la SNC se fait interpeller par des femmes bobo qui l’ont reconnu. Le jeune homme s’était fait remarquer par ses taquineries lors de sa présentation. Les femmes l’obligent alors à emporter un met bobo fait à base de petits mil, des chitoumous (chenilles) et d’autres petits plats.

« Mon oncle Tamboura a décidé d’offrir 1000 sacs de riz au chef de canton pour la communauté Bobo. Les femmes bobo étaient très contentes et m’ont offert ce plat », explique Sambo tout en riant.

La parenté à plaisanterie, est un outil qui favorise la cohésion sociale admet le ministre en charge de la culture Jean Emmanuel Ouédraogo.  « La parenté à plaisanterie est une valeur essentielle, un ferment de notre unité nationale, de l’entente entre nos différentes communautés et aujourd’hui plus que jamais nous devons travailler à préserver cette valeur », soutient le ministre.

43 communautés dont 13 issues de l’espace CEDEAO ont été enregistrées sur le site du village artisanal de Bobo Dioulasso lors de la SNC. Cette initiative avait pour objectif de favoriser le brassage culturel.

Safiatou Zong-Naba

Collaboratrice