Fact-checking: 15 journalistes de la Fondation Hirondelle à la police de l’information
Photo de famille à la fin de la formation

Fact-checking: 15 journalistes de la Fondation Hirondelle à la police de l’information

15 journalistes des projets de la Fondation Hirondelle que sont le Studio Kalangou, le Studio Tamani et le Studio Yafa ont bénéficié d’une formation en Fact-checking du 23 au 30 mai 2023 au Niger. Un projet initié par la Fondation Hirondelle avec le financement du Royaume Uni.

Trois pays transfrontaliers du Sahel, le Niger, le Mali et le Burkina Faso considérés comme un, avec presque les mêmes réalités sont tous confrontés une diffusion rapide des Fake news. C’est ainsi que la formation en factcheking des journalistes de ces trois pays intervient afin de faire face au défi de permettre au citoyen d’avoir des informations fiables.

La formation a été sanctionnée par une attestation

Marianne Bouchart, fondatrice et directrice d’HEI-DA et Ousmane Mamadou, journaliste et chef du service numérique du Studio Kalangou ont animé cette session de formation qui a duré une semaine.

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L’objectif selon Ousmane Mamadou est « d’outiller les journalistes des pays du Sahel qui sont de plus en plus confrontés à la propagation des fausses informations sur les réseaux sociaux en outils pour combattre les fakenews». Dans un contexte où l’information circule vite et va au-delà des frontières, il est important de savoir distinguer le vrai du faux afin de donner la bonne information aux populations.

« Souvent ce qu’on a vu de l’expérience c’est que vous avez des sujets, de fausses informations qui vont commencer à se propager à partir du Mali, du Burkina ou du Niger qui finissent leurs courses dans l’un ou l’autre pays. On a remarqué qu’il y a des aspects informationnels transversaux sur lesquels on peut cumuler nos efforts pour essayer de voir comment apporter une réponse à toutes ces choses qui se passent sur internet mais pas que sur internet » poursuit le formateur.

Du contenu qui répond aux défis du moment

De la définition des concepts jusqu’aux outils de vérification des faits, c’est un programme de plusieurs modules qui a été servi aux participants.

« Nous avons vu les outils qu’il faut utiliser pour retrouver des images par exemple la recherche inversée pour les vidéos mais aussi pour l’intelligence artificielle qui est en train de prendre du terrain parce que ce sont des outils qui sont aujourd’hui accessibles à tout le monde qui permet de faire de fausses vidéos, d’imiter des voix, etc. On a aussi fait un topo sur l’Open Source Intelligence, surtout les outils qui vont consister à faire du renseignement informationnel avec des sources ouvertes », rappelle Ousmane Mamoudou.

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Tous ces modules développés ont été mis en pratique à travers des exercices de groupe. « À côté des modules, on a aussi fait pas mal d’exercices pratiques et aussi initié de vrais sujets de Fact-checking que les participants ont choisi de décliner chacun selon ses capacités, ses envies. On a eu donc des capsules vidéo, des capsules audio pour certains et des articles pour d’autres » a-t-il ajouté. A l’issue de la formation, les participants ressortent outillés et avertis sur les questions de fact-checking.

Des participants bien aguerris

Salamatou Dicko, journaliste au studio Yafa au Burkina Faso, participe à sa première formation en factcheking. Elle dit être outillée pour combattre les fausses informations. « Le contenu de la formation est vraiment riche. Il y a des outils que je ne connaissais pas mais que j’ai découverts à travers la formation. Cela va m’aider dans le traitement de l’information et de faire la veille informationnelle au regard de tout ce qu’on voit sur les réseaux sociaux », dit-elle.

Fanta Chamsu, journaliste au studio Kalangou au Niger, quant à elle, affirme avoir eu un plus pour traiter les informations de façon plus professionnelle.  « On connaît le début d’une fausse information mais on ne connait pas jusqu’où ça peut aller et dans le contexte du Sahel, détecter une fausse information peut arriver à régler beaucoup de choses et à prévenir d’éventuels conflits. Désormais, je traiterai l’information avec beaucoup de précaution, ne jamais balancer une information sans vérifier l’authenticité et la véracité des faits »

Plusieurs débouchées

Au terme des sept jours de formations, les encadreurs estiment avoir donné le minimum aux participants pour devenir encore plus professionnels dans la vérification des faits et tracer, pour chacun en ce qui le concerne, sa route. « Ce sont de petites briques qu’on donne. C’est aux participants de voir s’ils vont construire un mur avec, un immeuble, un petit pavé » a-t-il précisé.

Venu du Studio Tamani du Mali, Dramane Maïga a renforcé ses compétences de bases qu’il avait sur le fact-checking et souhaite partager son savoir avec ses collègues du Mali. …Avec le terrorisme, il y a tellement d’informations qui circulent sur les réseaux sociaux, sur des plateformes d’informations qui ne sont pas tellement vraies et ces informations sont alimentées par plusieurs autres personnes qui croient à ces contenus. Donc le Fact-checking permettra de vérifier tout cela et de mettre les vidéos dans leurs contextes ainsi que les photos. Désormais je pourrai avec mes collègues dans les différentes régions vérifier les informations », précise-t-il.

A présent, la belle est dans le camp des journalistes de ces trois studios, désormais prêts à traquer, débusquer et combattre les fakenews et offrir au public, une information de qualité.

Faïshal Ouédraogo (Collaborateur)