Camps vacances : l’autre calvaire pour des parents d’élèves

Camps vacances : l’autre calvaire pour des parents d’élèves

Aussitôt finies les dépenses de l’année scolaire, celles des vacances avec les activités parascolaires apparaissent. Camps vacances cuisine, camps vacances lecture, art oratoire, danse, jardinage, développement personnel. Pour occuper les enfants, des parents n’hésitent pas à les inscrire à ces activités. « Que ce soit en année scolaire ou encore en vacances, il n’y a pas de répit pour des parents d’élèves », soupire une mère exaspérée. Reportage.

« Camp vacances cuisine pour enfant de 7 à 17 ans : frais d’inscription, 75 000F CFA », « Camps vacances au Ghana pour des enfants de 10 à 18 ans : frais de participation, 450 000F CFA », « Camps vacances art oratoire, développement personnel, etc. : frais de participation, 35 000F CFA ». Autant d’annonces sur les réseaux sociaux, aux abords des feux tricolores, dans les supermarchés ou les médias.

Le temps des vacances doit être meublé par des activités utiles qui nourrissent l’intelligence. « Que faire ? », se demande Ramata Kané, mère de deux enfants de 7 ans et 11 ans. La jeune dame opte pour le camp vacances lecture. « Je préfère les faire lire pour se détacher des écrans », se justifie-t-elle.

De la lecture suivie de résumé

Dans une salle de classe, en groupe de 5 personnes, et des livres en mains, des enfants font la lecture. Ils tiennent des ardoises sur lesquelles ils écrivent les mots qui leur semblent difficiles à comprendre. Après la lecture, ils essaient de faire des résumés oraux à leurs moniteurs. Les touts petits quant à eux apprennent à tourner les pages, à regarder de plus en plus longtemps les images. L’objectif étant de les faire découvrir peu à peu le plaisir de se faire lire des histoires.

C’est le camp vacances où sont inscrits les enfants de Ramata Kané. Ce camp propose en effet un programme basé sur la lecture, le slam, l’art oratoire, le conte et le développement personnel. Les participants sont aussi formés en langage de signe.  « Nous offrons un programme sur la lecture, mais nous soumettons aux enfants plusieurs autres activités notamment le sport, la danse » explique la promotrice. Quid de l’accessibilité des frais de participation ? Accessibles selon la promotrice, au regard dit-elle, de la richesse et la diversité du programme.

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Direction quartier Kalgondin, dans une école maternelle.  Coach Zeni Sahoudate NaponDa, vêtue d’un tee-shirt rouge estampillé – PAFES camp vacances 2023- souriante et dégourdie s’active à donner de la motivation aux enfants. Le camp offre aux participants, un programme diversifié en danse, cuisine, art oratoire, gestion de l’adolescence, peinture, coaching émotionnel, éducation sexuelle…

Selon Coach Zeni Sahoudate Napon la promotrice, le plaisir est essentiel au développement des enfants car il contribue à leur bien-être cognitif, physique, social et émotionnel. A l’entendre des parents évoquent des difficultés financières et hésitent à s’inscrire les enfants. « On les comprend. Des dépenses pendant l’année scolaire et encore en vacances, cela fait beaucoup. Mais il faut occuper sainement les enfants d’où l’importance des camps », estime-t-elle.

Une facture salée

Les tarifs pour les camps vacances sont fixés en fonction de l’âge des enfants et selon les structures. Les prix vont de 35 000 à 100 000 F CFA. Certains camps peuvent être plus chers que la moyenne parce que les installations et les équipements sont plus coûteux. Si des parents trouvent ces prix abordables, d’autres doivent se serrer les ceintures pour offrir à leurs enfants des vacances jugés « utiles ».

« Je crois que dans l’année je vais prévoir les dépenses de vacances également. L’inscrire dans les prévisions », explique Jacques Kabré, parent d’enfants. Il dit avoir déboursé 80 000F CFA pour inscrire ses 3 enfants aux camps vacances 2023. Pourtant dit-il : « J’avais prévu utiliser cette somme pour l’achat des fournitures scolaires. Il faut donc prévoir une autre entrée d’argent », dit-il l’air inquiété mais satisfait tout de même du renforcement des connaissances de ses bout’chou.

Des enfants présentent leurs attestations après un camp vacances

Rasmata Compaoré, quant à elle est toute fière de la transformation de sa fille en deux semaines. « Ma fille aime beaucoup la télé. Et le programme lecture lui a été bénéfique. Elle apprend à se détacher peu à peu de l’écran », dit-elle, visiblement heureuse. Contrairement à Rasmata, Aminata n’approuve pas l’idée de camp vacances.

Pour elle, les vacances devraient être des périodes de répit  pendant lesquelles les parents sont moins stressés par des dépenses au profit de leurs enfants. A l’entendre les vacances sont faites pour que les parents soufflent financièrement « Pendant l’année scolaire, nous passons tout notre temps à payer des cahiers, et des cotisations, les vacances nous devrons réduire les dépenses pour mieux préparer la rentrée scolaire à venir » dit-elle, irritée.

StudioYafa avec MoussoNews