CAN 2023 : paris sportifs risqués pour une compétition à surprises
Une vue de l'écran de téléphone d'un parieur pendant une opération (Ph. Studio Yafa)

CAN 2023 : paris sportifs risqués pour une compétition à surprises

La Coupe d’Afrique des Nations (CAN) fait vibrer les amoureux du football, mais pas que. Certains y voient une occasion de paris sportifs. Toutefois, cette CAN des surprises fait faire grise mine chez des parieurs. Les paris sont risqués.

La Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2023 se tient depuis le 13 janvier et ce, jusqu’au 11 février. La grand-messe du football donne aussi des possibilités de paris. Parmi ceux qui s’adonnent aux paris sportifs à travers les différentes plateformes ou bookmakers, il y a Yannick Ouédraogo, Carlos Gouem, des jeunes étudiants parieurs.

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Yannick, 23 ans, résidant à Saaba, vit dans une cour commune avec d’autres étudiants. Assis sur sa table d’études dressée au milieu de la cours sous une ampoule, il tient son téléphone portable branché sur un power bank. Il nous confie qu’il parie au moins une fois chaque semaine. Très enthousiaste, il donne des détails sur ses heurs et malheurs dans le pari sportif. Contrairement à ce qui paraissait comme une évidence, Yannick avance que la CAN n’est pas une belle occasion de paris sportifs.

Explications : « A la CAN, je ne parie pas trop. Les joueurs n’ont pas l’habitude de jouer ensemble, cela fait qu’on n’arrive pas à voir leur force de frappe. Donc on est un peu hésitant pendant la CAN. (…) Il y a des pronostics, on dit telle équipe est plus forte que l’autre, mais c’est souvent lié au passé de ces équipes. Le palmarès n’est pas utile dans un pari ».

« La CAN n’est forcément pas une bonne affaire pour les parieurs sportifs »

Comme Yannick, un autre parieur, Jean Carlos Gouem, étudiant, 20 ans, téléphone en poche, l’air assez sûr de lui, ne montre pas qu’il est très attaché aux jeux. Comme Yannick, lui aussi n’a pas beaucoup parié pendant la CAN, « cela parce que les favoris de la CAN sont en train de tomber. Ça fait qu’il est difficile pour un parieur de miser sur la CAN. J’ai commencé à parier à partir des 8e de finales. Les phases de poules je me suis abstenu pour me donner du temps d’observer les différentes équipes ».

Il précise que la CAN n’est forcément pas une bonne affaire pour les parieurs sportifs. A l’en croire, quand ce sont les matchs des clubs, les calculs sont plus accessibles, car à ce niveau, il y a des équipes que l’on peut désigner favorites et ça marche « à 75% ». Il argumente, en disant qu’à la CAN, c’est différent, du fait que les joueurs se rencontrent en très peu de temps et s’entraînent pour la compétition. Pour lui, il devient difficile pour les parieurs d’imaginer leur performance sur le terrain afin d’orienter les paris sportifs.

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Fortunes diverses pour les étudiants parieurs. Yannick qui a parié aux 16e et 8e de finale a gagné pour seulement l’un de ses coupons. « J’ai misé 1000 F CFA sur une côte de 25. Donc j’ai gagné 25 000 F CFA. J’ai fait un retrait de 20 000 F CFA et j’ai remisé 5000 F CFA qui n’a pas donné », a-t-il fait savoir, l’air un peu déçu. Carlos, lui affirme, avec un brin de regret, n’avoir pas encore fait de pari gagnant.

A propos des pertes, les parieurs préviennent qu’il est courant de mettre son argent et ne rien avoir en retour : « Une fois, il y avait un match et j’étais sûr de mon pronostic. Je n’avais que 5000 F CFA et j’ai tout misé sur une victoire. En cas de gain, j’allais avoir 15 000 F CFA. Mais les deux équipes ont fait match nul. J’ai perdu et il a fallu serrer la ceinture pour joindre les deux bouts ». Retenant la leçon, il dit avoir pris l’habitude de ne miser que les montants qu’il peut se permettre de perdre sans que cela ne l’affecte.

« On peut être Burkinabè et parier pour la défaite des Etalons »

Yannick a également fait comprendre que dans l’âme du parieur, il n’y a pas de sentiment réel pour une équipe : « En tant que parieur, on ne regarde pas les matchs de la même façon qu’un non parieur. On ne mise pas avec les émotions. On peut être Burkinabè et parier pour la défaite des Etalons. En public on suit les matchs en tant que supporter mais c’est juste de façade, sinon au fond je veux que mon coupon rentre », a-t-il affirmé, sourire aux lèvres.

Boureima Dembélé