A Dédougou, certains quartiers sont insalubres. Il y existe des dépôts d’ordures, mais qui semblent oubliés, si fait que des populations craignant pour leur santé et interpellent. La gestion des déchets ressemble à une bravade. Mais l’autorité locale rassure.
Ca ne sent pas la rose dans certains quartiers de Dédougou. La faute aux déchets. Mais ce n’est pas tant leur présence, c’est plutôt leur gestion qui pue aux narines des riverains des dépôts d’ordures. Au secteur 2 de la ville de Dédougou, par exemple, non loin du grand château d’eau, une réserve a été transformée en un dépotoir. Sachets plastiques, habits, plumes de volailles, flaques d’eau, nourriture en putréfaction assiégée par des mouches et moustiques, se disputent l’espace. Des odeurs nauséabondes embaument l’environnement.
Moussa Barro, habite non loin d’un bac à ordures. Tout en condamnant l’incivisme de certains qui déversent nuitamment leurs ordures dans les espaces publics, il s’insurge contre le laxisme des autorités communales dans la gestion des déchets.
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« Quand il y a le vent, les sachets sont emportés chez moi. Vous voyez ma porte fait directement face au dépôt. Ça rentre dans la cour. Quand les gens jettent les ordures, ça pourrit. En tout cas, les odeurs, ça devient insupportable. On craint. On ne sait pas quelles maladies ça peut donner ».

A l’en croire, quelques fois, une équipe de la mairie vient enlever les ordures. Mais, à son goût, ils mettent beaucoup de temps avant de venir. « Il y a un problème. De mon point de vue, ce n’est pas trop indiqué. Au milieu des concessions de cours, il y a les enfants. Je vois très mal que ça », fulmine le chef de cette famille riveraine.
D’un quartier à l’autre, c’est le même spectacle nauséabond
Plus loin, au secteur 06, c’est le même spectacle nauséeux. Un bac à ordures cohabite avec les riverains derrière le marché. Un air vicié se dégage des excréments d’animaux pourris ainsi que des ordures ménagères. Une riveraine, Florence Zongo, appelle à une prise de conscience sur la nécessité de contribuer à une meilleure salubrité de la ville.
« La mairie peut trouver un autre coin pour que les gens partent jeter leurs ordures et non à côté de nos maisons. Ça va nous arranger. Vraiment, ça sent. Des fois, on ne peut pas préparer dehors même à cause de ça. Tu déposes l’eau même tu vois qu’utiliser cette eau n’est pas chose simple. Il y a trop de saleté. Les moustiques sortent là-bas. Les mouches aussi. Tu ne peux pas travailler dehors. Si tu veux cuisiner, si ce n’est pas dedans. Avec le gaz, c’est mieux. Mais si c’est avec le fourneau ou le bois, tu ne peux pas rentrer dedans cuisiner. Tu cuisines dehors aussi voici les moustiques », pleurniche-t-elle. Elle interpelle les autorités pour des actions de salubrité.
Le Président de la délégation spéciale de Dédougou, Dieudonné Tougfo, rassure que des efforts sont consentis et plusieurs actions sont en cours afin d’assainir la cité du Bankuy.
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« Actuellement, nous avons une Brigade verte. Et il y a le projet TRIMO qui nous accompagne à travers le recrutement de 100 jeunes. Ce sont ces jeunes qui sillonnent selon des programmations hebdomadaires pour assainir la ville. Souvent, lorsqu’il y a des trop-pleins et que les gens attirent notre attention, même si ce n’est pas prévu dans le programme de la semaine, on privilégie ces situations-là pour éviter pour qu’en cas de pluie, il n’y ait pas d’inondation. Il y a également l’initiative d’assainissement avec les locataires de la Maison d’Arrêt et de Correction de Dédougou. C’est ainsi que nous gérons le curage des caniveaux. Il y a également récemment une convention qu’on a signée avec des associations qui vont sillonner la ville et qui vont aider la mairie avec l’hygiène et l’assainissement ».
Toutefois, le Président de la Délégation Spéciale met en garde contre les comportements inciviques qui pourraient impacter négativement la santé humaine et environnementale. Il invite donc la population à garder les lieux propres.
Boureima DEMBELE