Kaya : le cri de cœur des déplacés internes
Ces déplacés internes de Kaya ont besoin d'aide pour survivre loin de leurs villages

Kaya : le cri de cœur des déplacés internes

A Kaya (province du Sanmatenga) des populations se sont installées dans des abris de fortune. La plupart dit manquer de nourritures, d’eau et craignent une année blanche pour les élèves déplacés.

Des déplacés internes de Kaya appellent à l’aide. Installées sur un site offert par une bonne volonté depuis le début du mois de février 2020, ces personnes ont fui les attaques terroristes des villages de Pensa et Arbinda (province du Soum). « Vous voyez les gens ici nombreux avec tous ces bagages, ils ont pourtant fui en laissant tout une grande partie de leurs biens derrières », explique le représentant de ces déplacés Hamadou Bikienga.

« Nous avons beaucoup de peine mais nous nous en remettons à Dieu. Nous demandons aussi de l’aide sinon, notre sort serait pire que ceux des morts, nous parce que nous vivons vraiment dans la précarité. Nous n’avons ni eau, ni à manger, encore moins d’abri », regrette-t-il. Selon lui, la plupart de ces déplacés qui ont tout abandonné, restent traumatisés. Certains d’entre eux ont vu leurs proches tués sous leurs yeux.

« Nous sommes sans ressources »

Fati Soré, porte-parole des femmes, s’interroge sur l’avenir des enfants qui ont abandonné les études depuis qu’ils ont été contraints de quitter leur village. Elle dit souhaiter que tout soit mis en œuvre pour que les enfants terminent l’année scolaire. « En tant que femmes, nous avons besoin d’activités rémunératrices de revenus parce qu’actuellement nous sommes sans ressources. Pourtant, nous avons des enfants que nous devons nourrir », regrette impuissante dame Soré.

Le maire de Kaya Boukaré Ouédraogo dit avoir du mal à gérer ces déplacés au nombre de 585 sur le site de Bisnogo-Peulh. « Même sans ces déplacés, en période chaude, il y a des pénuries d’eau. A cette période, il n’y a pas d’eau pour la population autochtone et même celle du centre-ville de Kaya. Avec l’afflux des déplacés une femme qui passait 30 minutes pour puiser de l’eau au forage, prend deux fois plus de temps désormais », fait savoir Boukaré Ouédraogo. Il appelle à l’aide pour que ces populations puissent retourner sur leurs terres avant la saison des pluies.

Selon le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), le Burkina Faso compte 765 mille déplacés internes dont 150 mille pour les trois derniers.