Paternité non reconnue : « J’aurai voulu grandir aux côtés de mes parents »©Pixapay
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Paternité non reconnue : « J’aurai voulu grandir aux côtés de mes parents »

Amina, comme nous avons décidé de l’appeler ne porte pas le nom de son père biologique. La famille de son géniteur a refusé de la reconnaître à sa naissance. Amina a vécu plusieurs années avant de connaître la vérité sur son histoire. Aujourd’hui âgée d’une vingtaine d’années, elle vit sa douleur dans l’optimisme.

La gorge nouée, Amina, son nom d’emprunt, se rappelle tristement ce que lui a raconté sa mère quand elle avait 19 ans. Elle ne porte pas le nom de son père biologique.  « Ce qu’on m’a dit c’est que c’est la tante de mon papa, quand elle a appris que ma maman était enceinte, elle a dit que son fils ne peut pas enceinter une fille. Et quand je suis née elle a refusé que je porte le nom de son fils », raconte abattue, Amina.

La jeune fille a néanmoins le courage de poursuivre  son histoire : « Ma maman avait 15 ans et demi et mon papa 16 ans et demi. C’était des enfants donc ce sont leurs parents qui ont décidé à leur place. Ils avaient entamé la procédure mais la tante s’est opposée donc mon extrait de naissance a été changé et j’ai changé de nom ». A la suite de cette révélation, ne connaissant ni l’identité, ni le nom de son géniteur, Amina a remué ciel et terre pour le retrouver. Malheureusement cette rencontre a été de courte durée.

« Son vrai nom je ne connaissais pas. Et j’avais cette envie de connaître ce nom de famille que je devais porter. En 2015 j’ai cherché à trouver mon papa biologique. J’ai eu à le rencontrer mais malheureusement quelques mois après il est décédé. Ce que moi j’aurai juste voulu c’est de grandir en étant à côté de mon papa, de ma maman et de jouir de leur amour », regrette la jeune fille.

Malgré l’interdiction de sa mère de rester en contact avec la famille de son père biologique, Amina ne tient pas rigueur ni à ses proches ni à la vie. Face à ce qu’elle vit, tristement mais avec beaucoup de réalisme et d’espoir, elle dit assumer son destin : « Lorsque j’ai rencontré mon papa biologique, il m’a présenté des excuses. Je me suis dit que ce n’était pas la peine car c’est la vie. Mais ma maman m’interdit de les voir. Mais quelques fois je me cache pour aller les saluer. Parce qu’elle n’arrive toujours pas à les pardonner. Mais c’était ma destinée et on y peut rien ».

Comme Amina, d’autres jeunes, d’âge adulte ou adolescents, vivent les mêmes réalités quant à la reconnaissance de leur naissance par leurs parents. Un sujet tabou en raison des pesanteurs culturelles liées à la société.