Covid-19 au Burkina : les activités maraîchères tournent au ralenti
Les producteurs maraîchers disent n'avoir reçu aucun accompagnement

Covid-19 au Burkina : les activités maraîchères tournent au ralenti

Les producteurs maraîchers subissent de plein de fouet les conséquences liées à la Covid-19 au Burkina Faso. S’estimant éprouvés durant la fermeture des marchés et la mise en quarantaine de la ville de Ouagadougou, les maraîchers jugent leur situation peu reluisante malgré l’allègement des mesures de restriction.

12 heures sur l’une des berges, côté nord, du barrage de Tanghin à Ouagadougou. Debout dans son jardin, Abdoul Rasmané Kietega a le sourire aux lèvres. Il vient de livrer deux sacs de feuilles d’amarante destinés à la préparation du « babenda », une bouillie de feuille et de farine prisée par certains Burkinabè. Il s’agit de sa première livraison ce mercredi 13 mai. Depuis quelques semaines, il dit avoir du mal à écouler ses productions. La fermeture des marchés selon ce maraîcher a porté un coup dur à son activité.

« Ce n’était pas facile quand les marchés ont fermé. Certains produits avaient pourri ici », explique Rasmané Kietega. Malgré la réouverture du marché et la fin de la quarantaine à Ouagadougou, les activités tournent au ralenti selon ses propres mots. Se considérant comme victimes collatérales de la fermeture du marché, il regrette que les autorités n’aient pris aucune mesure d’accompagnement en leur faveur.

Malgré l’allègement des mesures privatives de liberté, l’activité tourne également au ralenti de l’avis Téné Sawadogo : « Ce fut une période difficile pour nous. Il n’y avait presque plus de clients et nous ne savions pas avec qui vendre la production. Depuis l’ouverture des marchés, les clients ont commencé à venir mais ce n’est pas comme nous l’aurions souhaité ».

Assise sur sa moto et prête à se mettre en route avec deux sacs de feuilles d’amarante, Agnès dit regretter cette crise sanitaire qui prive certaines familles de leurs sources de revenus. « Avant la fermeture des classes, les femmes achetaient les feuilles avec nous pour faire du « babenda » pour les élèves. Ce n’est plus le cas. il n’y a plus de mariage. Les grands rassemblements sont interdits alors que c’est grâce à tout cela que nous vendions la salade, les tomates et les oignons en grande quantité », déplore-t-elle. Ces maraîchers espèrent que les autorités gouvernementales et sanitaires pourront vaincre cette maladie afin qu’ ils puissent véritablement relancer leurs activités.