Burkina : «  il n’y a pas de jeunes qui ne méritent pas d’être ambassadeur de la paix »
Au Burkina, de "jeunes ambassadeurs de la paix" promeuvent la paix sur les réseaux sociaux.

Burkina : « il n’y a pas de jeunes qui ne méritent pas d’être ambassadeur de la paix »

Par leur langage, leur comportement, leurs actions quotidiennes…. de jeunes burkinabè font la promotion de la paix autour d’eux. Cet engagement pour la quiétude dans le monde leur a valu la nomination ou la désignation de ‘’jeunes ambassadeurs pour la paix’’. Ils comptent mener le combat de la promotion du vivre ensemble sur les réseaux sociaux.

Etudiant en anglais et blogueur socioculturel, Cheick Kader Rabo est aussi un ambassadeur de la paix. Il affirme d’ailleurs avoir réconcilié un artiste chanteur burkinabè et son producteur. « C’était véritablement tendu entre les deux collaborateurs. Un dialogue de sourd. L’artiste était incompris après avoir effectué un déplacement sans aviser son producteur alors qu’il s’apprêtait à dévoiler le programme de sa tournée artistique. Il s’en est suivi des posts venimeux sur les réseaux sociaux alimentant davantage le conflit », explique le jeune homme. De nombreux jeunes burkinabè à l’image de Cheick Kader Rabo sont nommés ambassadeur de la paix en raison de leur engagement pour des causes sociales.

Yaya Konaté, juriste de formation justifie son titre de jeune ambassadeur de la paix par son engagement communautaire. « Depuis plusieurs années, je me suis engagé à promouvoir la cohésion sociale, la tolérance et le vivre ensemble dans mon arrondissement à Ouagadougou. Avec d’autres jeunes, nous organisons des activités de sensibilisation sur la paix, des journées de causerie-débat autour de la tolérance religieuse, la discrimination etc. » explique fièrement Yaya. A Fada N’Gourma, des jeunes sont nommés ambassadeur de la paix. Dans cette partie de l’Est du Burkina durement éprouvée par les attaques terroristes, les jeunes s’impliquent dans la lutte contre l’extrémisme violent et la radicalisation. « Les jeunes ambassadeurs de la paix tiennent des cadres de dialogues entre jeunes, religieux, coutumiers, etc. », précise Jean Sylvanus Ouali, coordonnateur régional du projet Jeunes Ambassadeurs.

Les réseaux sociaux, comme terrain de combat

La promotion de la paix impose une démarche inclusive qui puisse prendre en compte toutes les couches sociales selon Cheick Omar Atiyuibou, chirurgien-dentiste et jeune ambassadeur de la paix. Les jeunes, poursuit-il, sont les garants de cette paix en Afrique. Il soutient que nommer des jeunes ambassadeurs est une opportunité de leur donner la parole, de comprendre leur vision de la paix dans le monde et leur permettre de mener des actions concrètes de promotion de la tolérance. Depuis plusieurs mois le jeune ambassadeur et ses coéquipiers mènent le combat de la promotion de la paix sur les réseaux sociaux. « Plusieurs messages à caractère haineux, stigmatisant, troublant l’ordre publique sont de plus en plus diffusés par des internautes sur les réseaux sociaux. Alors qu’on sait que ces canaux sont de puissants moyens de communication de propagation de fausses informations qui peuvent entrainer des graves violences », explique le chirurgien-dentiste. Par des publications prônant la paix, des campagnes digitales, ces jeunes disent véhiculer des messages de paix. Pour Cheick Omar, il n’y a pas de jeunes qui ne méritent pas d’être ambassadeur de la paix.

Selon les structures nominatrices, pour être désigné jeune ambassadeur de la paix, il faut être de bonnes mœurs, avoir des valeurs sociales, s’engager pour sa communauté, s’engager à réaliser ou participer à des activités de promotion de la paix et d’accepter signer une charte des ambassadeurs qui est un ensemble de codes de bonnes conduites.