Journée mondiale de la liberté de la Presse: La Fondation Hirondelle partage son expérience à Arusha
Le rédacteur en chef de Studio Yafa (deuxième à partir de la gauche) pendant le partage d'expérience

Journée mondiale de la liberté de la Presse: La Fondation Hirondelle partage son expérience à Arusha

C’est au pied du mont Kilimandjaro, dans la ville d’Arusha en Tanzanie que s’est tenue l’Africa Media Convention, organisée par l’UNESCO, à l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse. Des représentants des médias en Afrique ont échangé au tour du thème: « Le journalisme sous l’emprise du numérique ». Occasion pour la Fondation Hirondelle de partager son expérience.

Un seul mot d’ordre pour les hommes et femmes de médias africains réunis du 1er au 3 mai dans le pays où ont été retrouvés les plus anciens ossements humains : réécrire l’histoire de l’Afrique. « Personne d’autre ne voit le monde comme vous, donc personne d’autre ne peut raconter les histoires…C’est à nous, journalistes africains, de changer le récit de notre beau continent » a d’ailleurs souligné Wynne Musabayana de la Commission de l’Union africaine lors de cette conférence organisée par l’UNESCO à Arusha en Tanzanie, du 1er au 3 mai 2022, à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, sous le thème « Le journalisme sous l’emprise du numérique ».

Présente à la cérémonie officielle, la présidente tanzanienne Samia Suluhu Hassan a traduit sa fierté que cette journée spéciale voit sa célébration au niveau continental en Tanzanie. Elle s’est réjouit de la tendance positive, selon elle, pour la liberté de la presse en Afrique notamment au niveau des lois.

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« Le numérique nous donne la liberté d’utiliser ses plateformes pour nous exprimer. Cependant nous avons des valeurs, traditions us et coutumes en tant qu’africains que nous devons respecter et sauvegarder. Vous journalistes africains, devez donc contribuer à éviter l’érosion morale… Personne ne contera votre histoire et ne vous protégera mieux que vous-mêmes » a déclaré Samia Suluhu Hassan aux journalistes africains réunis à Arusha.

« C’est aux médias africains de montrer l’image positive de l’Afrique. S’ils parlent de la guerre, parlez de la paix. S’ils parlent de la pauvreté, parlez de la prospérité… » a-t-elle renchéri estimant qu’il faut penser à une plateforme numérique « Voix de l’Afrique » où les africains vont échanger sur les défis de l’Afrique mais aussi sauvegarder les bonnes valeurs et traditions africaines.

Des recommandations du panel de la Fondation Hirondelle

En marge de cette commémoration, une session a été animée par la Fondation Hirondelle et l’Université de Sheffield: « Préserver l’indépendance éditoriale dans les contextes de crise humanitaire : expériences de la République centrafricaine, de Madagascar et du Burkina Faso». De ce partage d’expérience, découlent les recommandations suivantes:

  • Soutenir les médias locaux proches de leurs populations et veiller à l’utilisation des langues locales.
  •  Éviter la confusion entre communication et information : Se concentrer sur le soutien à la production de contenus d’information par des journalistes professionnels et formés. Les communautés touchées ont besoin d’informations fiables et factuelles pour mieux comprendre ce qui leur arrive et où elles peuvent trouver l’aide nécessaire.
  • Compte tenu de la position particulièrement vulnérable des femmes et des filles dans les situations de crise, veiller à ce que la programmation soit équilibrée entre les sexes en termes de production, de contenu et de public cible.
  •  Créer des programmes de dialogue qui non seulement donnent une voix à toutes les communautés, mais qui garantissent également que cette voix est entendue par les autorités et les acteurs humanitaires. Ces programmes contribueront à rétablir la confiance entre les communautés touchées.
  • Soutenir des programmes de journalisme orientés vers les solutions, qui mettent en valeur les initiatives locales et aident à partager les expériences positives, et qui peuvent être reproduits d’une situation à l’autre.
  •  Utiliser la radio pour permettre le partage d’informations pertinentes et fiables. Elle est un outil de survie, un espace d’échange, de solidarité et de communion entre les personnes déplacées et les communautés d’accueil. Elle est efficace et fiable, dans un contexte d’incertitude où les rumeurs, ou les vérités incertaines, prolifèrent.
  •  Faire participer les communautés concernées à la production et à la diffusion des programmes radio afin de les sensibiliser davantage et de les inciter à suivre les recommandations de santé publique.
  •  Lors de la production de programmes de sensibilisation, utiliser des personnalités connues dans les émissions afin d’accroître la rétention du message parmi les auditeurs.
  •  Utiliser des talk-shows, des bulletins d’information et des programmes interactifs ou de divertissement, car ils sont préférés par les personnes déplacées dans les situations d’urgence.